High Rise

gars de la street

( la princesse et le connard ) // L'histoire d'Orion-Charles commence avant même sa naissance. Charles Hearn est un politicien comme des centaines d'autres aux USA. Son charisme, sa belle gueule, son bagou, ses manières. De quoi embarquer des jeunes gens dans sa croisade vers la Maison Blanche. Elizabeth Reynolds était de ceux-là. Jeune, charmante, plein d'idéaux et d'espoir pour un avenir meilleur. Elle est tombée dans le piège, comme d'autres femmes du cabinet. Elle s'est crue amoureuse, elle s'est crue assez forte pour tout endurer, elle s'est crue assez jeune pour attendre qu'il quitte sa femme et sa famille, elle s'est crue assez belle pour qu'il laisse tomber toutes les autres. Mais elle ne l'a pas cru quand elle est tombée enceinte et qu'il s'est détourné d'elle. Il ne pouvait pas lui faire une telle chose ! Elle portait son enfant ! Son fils ! C'était une preuve d'amour ! Il reviendrait, il comprendrait, ils l'élèveraient ensemble, ils seraient tous les trois heureux ! Ça n'est jamais arrivé. Les années ont passé, Orion-Charles a grandi. Son géniteur a fini par exiger une mesure d'éloignement contre Elizabeth. Et le connard a eu raison de la princesse...

( la belle mélancolique ) // Ce n'est pas vraiment une maman comme les autres. Elle en a l'étiquette mais clairement pas le comportement. Orion le voit bien avec les autres mamans, celles de ses camarades. Grand-mère aide tant bien que mal mais elle a toujours cette expression dépitée quand elle regarde Elizabeth. Pas d'homme dans l'appartement, juste deux femmes et un enfant. Maman fixe la télévision toute la journée, sans rien voir des images y défilant. Grand-mère bougonne dans la cuisine du matin au soir, ne faisant même pas semblant d'être heureuse. Orion va et vient selon ses horaires d'école. Il parle à Elizabeth, lui raconte sa journée. Maman ne répond jamais. Vaguement, parfois, les bons jours, elle lui sourit. Les jours normaux, elle l'ignore. Les mauvais, elle se contente de pleurer et de bafouiller des propos incohérents pour l'enfant qu'il est. Ces jours-là, grand-mère l'enferme dans sa chambre, le temps de calmer maman à coup de bonbons de toutes les couleurs. Puis Grand-mère décède, c'est à Orion-Charles de gérer les mauvais moments, d'espérer les bons, de savourer les normaux. Maman migre dans sa chambre et n'en sort plus. Orion enchaine l'école et les petits boulots. La princesse vit dans son rêve et le prince se confronte à la réalité.

( le chevalier en armure ) // « Ne t'en fais pas. ça ne posera aucun problème. Je vis tout seul quasiment. Ma mère voyage tout le temps, elle n'est jamais là. Tu t'installes dans la chambre d'ami et tu reprends du mieux. C'est terrible ce qu'ils ont fait mais je suis là, ok ? » rassure-t-il Avery, sincère à s'en crever l'âme ou presque. Les deux jeunes hommes sont dans la cuisine, assis l'un près de l'autre, les doigts sur une tasse chacun. Il est tard, Avery a vécu une journée difficile et Orion-Charles n'a même pas réfléchi à deux fois pour lui ouvrir son chez lui. Il pose la main sur le poignet de son ami. Ils restent ainsi un moment puis Avery s'installe pour de bon dans l'ancienne chambre de grand-mère. Orion le soutient, l'accepte tout entier, l'aide à remonter la pente. « Ça va aller. Je suis là. » répète-t-il.

( le prince charmant ) // Et Orion-Charles a toujours été là depuis, aux côtés d'Avery, à veiller sur lui, à le soutenir, à le chérir, à lui offrir une place dans le monde, à lui offrir le meilleur et le plus cher. Avery est précieux pour Orion. Alors, certes, il lui ment, le manipule, il le possède, il le repousse, il le supplie, il le contrôle. Mais il l'aime et il est toujours là pour Avery. Quand Orion a enfin les moyens, il paie toutes les dettes d'Avery, là, comme ça. N'est-ce pas normal qu'il gère ça puisqu'il en a les moyens ? Avery sait qu'il peut compter sur lui. Il a fait une connerie, il a été voir ailleurs, il s'est donné à un autre mais il a appris sa leçon, à la dure, et il est revenu, la queue entre les jambes, et maintenant il ne repartira plus, il restera avec Orion-Charles. Ce doit être ainsi. Ce sera toujours ainsi. « Ne t'en fais pas, 'Ery, je suis là. »

( le secret de la belle ) // La porte de la chambre maternelle est entrouverte. Elle ne l'est jamais. Avery a toujours respecté cet espace. Mais aujourd'hui, il y découvre un bien terrible spectacle. Elizabeth a avalé un certain nombre de comprimés. Orion-Charles l'oblige à les vomir dans la petite salle de bain. C'est sa voix, tremblante et autoritaire, qui a attiré Avery. Le secret est révélé de la pire des façons. Avery aide, sur le moment, et quand c'est terminé, qu'Elizabeth est calmée, sauve et recouchée, Orion-Charles lui confie toute la vérité. Quelques instants, il se livre complètement, il a perdu de sa superbe, il s'est agrippé à son bras. Il est en état de choc d'avoir vécu cela. Il lui raconte tout, dans son désarroi, il le regrette plus tard mais fait avec. Le secret ne peut être ravalé à présent qu'il stagne entre les deux hommes. Mais Avery, lui, est quelqu'un de bien. Il n'en jouera jamais.

( le roi midas ) // Les moyens, Orion les a finalement, au début de sa trentaine. Une école de commerce grâce à une bourse d'étude durement obtenue, un emploi dans une grosse firme financière, plusieurs promotions obtenues peu importe le moyen et finalement quelques achats en bourses, placements financiers placés intelligemment pour faire fructifier l'héritage de grand-mère. Il lui a fallu dix ans de sa vie pour arriver à un statut correct. Orion-Charles ne s'arrête pas là. Il vise gros, il vise grand. Il achète donc gros et grand. Des actions de grosses entreprises, des prototypes prometteurs, un réseau social dans le vent, les nouvelles technologies, de grandes enseignes que tout un chacun a à portée de main h24J7. Les zéros s'accumulent sur le compte en banque de Masterton. 10.000, 100.000, 1.000.000 et ainsi de suite, encore plus de zéro...

( le dragon ) // Plus il en a plus il en veut. Ce qu'il désire doit être à lui, maintenant, tout de suite, définitivement. Objets, biens immobiliers, entreprises, œuvres d'art, évènements, personnes. Avery, bien entendu, fait parti du lot, mais c'est parce qu'il aime ! Voilà ! Quand Orion aime, il veut, c'est simple, c'est humain, non ? Il ne tolère pas un refus, cela ne réussit à personne de frustrer Orion. Avery ne le sait que trop bien et pourtant, il ose le faire ! Bon, sans doute Orion a-t-il dépassé les bornes avec cette œuvre d'art-là mais elle était incroyable ! Il fallait que tous puissent admirer ce travail aussi ! Peu importe que la jeune femme soit nue, ce n'était pas son corps l'important, ce sont les tatouages, les dessins qui le recouvrent et se mouvent avec ses gestes comme prenant vie ! « Dès à présent, vous serez mon employeur, et je serais votre employé. Rien de plus, considérez notre amitié close dès cet instant monsieur. » « Comment oses-tu ? » souffle-t-il, estomaqué par l'aplomb d'Avery. « J'ai toujours été là pour toi ! toujours ! depuis toutes ces années, tu as pu compter sur moi et c'est comme ça que tu me remercies ?! » Il s'énerve un instant, le regard dangereux. Une inspiration soudaine l'aide à reprendre le contrôle. Avery a beau dire ce qui lui chante, il est à lui. « Si tu ne veux plus de notre amitié, il nous restera tout le reste, 'Ery. »

( la tour d'ivoire ) // C'est quasiment sur un coup de tête d'Orion-Charles qu'ils emménagent au Square. Charles Hearn y a lui-même installé sa petite vie, sa petite famille. L'idée de s'immiscer dans la vie de son géniteur pour la lui briser est trop tentante pour qu'Orion n'y résiste. Avery doit donc tout organisé le mieux possible pour convenir aux désirs de son employeur et amant. Elizabeth a une vue magnifique sur la ville depuis sa chambre. Avery prend évidemment la chambre la plus proche de celle d'Orion. Et Orion jubile d'être à l'étage habitable le plus haut. Puissance, fortune et pouvoir. Il fait des fêtes incroyables dès le départ. Il y invite tout le monde, du premier étage au trente-neuvième. Aucune discrimination. Qui sait ce qui se passe derrière les protes closes de certaines pièces ? A vos risques et périls !