High Rise

L’arrivée du printemps et d’une fête païenne que l’on appelait Imbolc impliquait de faire du tri. Elmer était un grand adepte de ce genre de pratiques, c’était une manière pour lui de faire le ménage dans son esprit et dans son âme. Par ailleurs, il était saisi, à chaque fois qu’il s’adonnait à cette activité, d’une curiosité qui lui donnait l’impression de s’être fait des cadeaux à lui-même et de visiter une nouvelle maison tout à la fois. Tamora et Scar, en foutant le camp pour une durée temporaire qui avait une fâcheuse tendance à devenir définitive, avaient laissé derrière eux dans ce qui avait été qualifié de chambre de nombreux éléments qu’on pouvait qualifier aisément de bordel.
Elmer, en bonne personne positive, appelait ça des « énergies bloquées ».

De plus, il cuvait depuis quelques jours une déprime fortement déprimante depuis qu’il avait reçu un message de Salvador déclinant son invitation pour la Saint Valentin ; une réaction parfaitement logique dans la mesure où ils étaient séparés depuis septembre dernier. Mais que voulez-vous, Elmer ce grand romantique ne s’y faisait pas, et il fallait donc qu’il occupe sa petite tête avant de devenir complètement dingue.
Depuis ce matin donc, les portes du 307 et du 308 crachaient de la poussière alors que Elmer jetait dans le couloir ce qui n’avait plus rien à faire dans l’appartement, dans l’optique de laisser les gens se servir, ou de refourguer tout ça à Billy s’il voulait se faire un peu de fric.

Il avait récupéré la planche de skate de Scar, et déambulait avec, une sucette dans la bouche et ses écouteurs dans les oreilles sans se douter à quel point l’activité lui faisait risquer quasiment sa vie.
Il en eut une belle démonstration quand la porte de la cage d’escalier s’ouvrit brutalement et le projeta contre le mur.

Ta mère avait tendance à dire que tu étais un enfant déterminé, c’était la façon politiquement correcte pour dire que tu étais énergique, démonstratif et un peu trop vif. Pas intellectuellement, encore qu’on ne t’eût jamais laissé l’opportunité de le découvrir mais plutôt physiquement. Tu fatiguais tout le monde et on t’envoyait généralement aller voir ailleurs si les gens y étaient – ce que tu allais faire avec un entrain déterminé. Cette façon de faire ne t’avait pas quitté et tu montais les escaliers, entrais chez les gens et vivais la vie avec cette vivacité qui faisait généralement ciller tes potes qui étaient plus du genre blob enfumé sur le canapé. Bien décidé à aller voir avant ton rendez-vous avez Snow White à quoi ressemblait l’étage, tu grimpais les escaliers quatre à quatre, tel un cheval qui sent l’écurie pour ouvrir la porte d’un vif mouvement de jambe (après avoir appuyé sur la clanche, on est pas des barbares). La seule raison qui faisait que tu ne te projetais pas depuis la rambarde ou le haut de la porte, c’était la difficulté et le peu d’aisance que permettaient les portes coupe-feux des escaliers.

« QUOI CHTONK ? » Que tu criais, après que la porte eut légèrement résisté à ton assaut. Tu la repoussais à nouveau, un peu vexé et passablement inquiet de voir l’état de délabrement de cet étage et tu pointais le museau pour vérifier que tu n’avais pas fait un trou dans le mur – comment expliquer ça à Laing ? ADIEU LA RISTOURNE. « OH PUTAIN CA VA PRINCESSE ? » Tu balançais la porte derrière toi et tu te précipitais vers le pauvre gars par terre, glissais sur la planche de skate qui était par terre (quoi la baise ???), heurtais à nouveau ce pauvre truc par terre et tu ne dus ton atterrissage plus ou moins gracieux qu'à 20 ans de gymnastique. « OYA. »

Un ensemble de bruits plus ou moins identifiables et heureux traversa la tête d’Elmer qui papillonna des yeux. Il vit passer des anges et des démons, des cupidons et des crocodiles, des chats et des licornes. Beaucoup de jolies choses et d’autres un peu moins. Il serra les dents tandis qu’il sentait dans sa poitrine refluer une horrible nausée qui ne demandait qu’à lui tordre les entrailles. Son diaphragme lui sembla soudain trop grand pour son petit corps d’être humain insignifiant.
Il inspira, avec l’impression que sa tête allait éclater et…
Et.
L’adrénaline se dispersa dans son corps, et avec elle les hormones responsables de la gestion de la douleur. Il se redressa, appuyé contre un corps chaud et rassurant, tandis que quelqu’un l’appelait princesse.

« Mhh, Salva, c’est toi ? »

Saperlipopette ce gamin voyait son ex partout, à ce rythme là c’était plus une thérapie ou un coup sur la tête qu’il lui fallait, c’était un putain d’exorcisme !

« Euh. Non, moi c’est Alwin. » Tu tapotais la joue gentiment du mec, essayant de regarder où t’en étais physiquement pour te dégager de son emprise et ne pas lui faire plus mal que ça. « Ca va, princesse ? Tu veux que euh… Tu vas bien ? Tu saignes pas ? » T’oses pas passer ta main dans le tas de boucles pour t’assurer qu’il ne s’est pas éclaté la tête sur le sol. « C’était un atterrissage un peu pourri, t’sais. » Clairement pas un mec qui a cultivé son équilibre dans ses dernières années. Tu t’en voudrais quand même d’avoir provoqué la blessure ou la mort à long terme de ce pauvre mec ; cela dit vu l’étage, y aurait pas trop de problèmes pour faire croire que le mec s’était niqué la gueule tout seul. « Tu peux t’asseoir ? » Tu te poses à côté, accroupi, avisant la main que tu manques d’écraser de ton talon.

« Alwin ? Je connais pas d’Alwin. »

Il se redressa avec difficulté malgré l’aide de l’inconnu qui avait la gentillesse de rester près de lui et pas de se barrer comme un voleur après ce qu’il venait de se passer – quoique il aurait pu après tout, Elmer n’avait rien de grave et surtout quelle idée de se balader dans le couloir en rollers alors que n’importe qui pouvait ouvrir sa porte à tout moment ???

« Pourquoi tu m’appelles princesse ? » lâcha-t-il, plus étonné que réellement fâché par cette appellation considérée comme hautement humiliante pour le graaaaaand sexe masculin dont il était somme toute une curieuse incarnation. « Euh, oui, je sais, désolé. »

Il compta mentalement ses membres pour vérifier qu’ils étaient tous là et prit conscience de la douleur qui remontait dans son coccyx. Il allait avoir hyper mal dans les prochaines vingt-quatre heures mais à priori, rien n’était cassé.
A priori.

« Aouch ! » fit-il pathétiquement en tentant effectivement de s’asseoir. « Putain, non. Fais chier. »

« Bah si, y a moi. Enfin, princesse, suis un peu quoi. » Tu fais claquer ta langue et tu lui tapotes la joue d’un air affecté, les sourcils froncés ; maintenant qu’il connaissait ton prénom, difficile de fuir pour ne pas payer la note salée de l’hôpital. C’était mieux quand tu étais en famille, les soins vous les preniez puis vous utilisiez la méthode très honorable du « courage, fuyons ». « T’as de belles boucles, tu ressembles un peu à la chanteuse LP, j’sais pas si tu vois ? Donc j’me suis dit que t’étais peut-être… Enfin, tu vois. T’es plutôt esthétiquement sympa. » Accroupis, les coudes sur les genoux, le menton dans les mains, t’observes le mec un moment – puisque c’en était un. « Tu devrais profiter de ton look mec, tu dois faire craquer toutes les meufs. Ah, c’con, tu pourras pas faire de rodéo au lit ce soir. T’inquiète, on peut s’faire plaisir autrement, t’as besoin d’aide pour ça ? »

« Oui bah ça va désolé... » marmonna Elmer.

Il ferma les yeux avec contrariété quand l’autre lui tapota les joues. Le claquement de sa peau contre la sienne faisait pétiller ses vaisseaux sanguins dans une sensation qui ne lui plaisait pas du tout mais il n’était pas encore assez réveillé pour protester au point de le repousser – même s’il était parfaitement réveillé de toute façon ce mec ne savait pas dire non en fait.

« C’est qui ? »

Et puis pourquoi il s’entêtait à lui donner des attributs féminins, là ? C’était pas très gentil même si c’était censé être des compliments à la base. Il étira un sourire désabusé quand Alwin, puisque c’était son nom, lui confia qu’il le trouvait « esthétiquement sympa » ; bien sûr qu’il faisait craquer toutes les filles avec son sourire solaire et son sens de l’humour charmeur, il faisait même craquer les mecs figurez-vous. Et après ils passaient au pieu et c’était une autre paire de manches. Ils finissaient tous par se casser parce que Elmer, dans sa gentillesse romantique, ne leur suffisait pas.
Se redressant dans une grimace de douleur, il fronça les sourcils, pas sûr de comprendre.

« Euh, hein ? De l’aide pour quoi ? » Il pinça le nez. « T’es en train de me draguer, là ? »

« Alwin, j’te l’ai dit. Tu veux euh… que j’appelle un médecin ou regarde sur doctissimo ? » T’étais pas sûr qu’une personne fréquentant ou habitant les bas étages du Square était prête à se rendre à l’hôpital à moins d’une amputation prochaine ou d’une hémorragie terrible… ou alors c’est ce qui les avait menés à habiter là. « Bah. Ouais. M’enfin si ça te plait pas, tu peux genre juste faire passer ça sous le choc et oublier dans deux ou trois jours pendant que moi je regarde ailleurs en baissant les yeux l’air de ne pas te connaître non plus pour qu’on puisse partir sur d’autres bases. » Tu lui tends à nouveau la main, prêt à le tirer brutalement à ta suite et éventuellement l’entrainer chez un de tes potes pour lui mettre des petits pois 10 fois décongelés sur l’arrière du crâne. « Tu as besoin de quelque chose ? De l’eau, du froid, du silence ? » T’attends pas vraiment de réponse et, un pied sur ton skate, tu l’entraines déjà vers l’ascenseur.

Un rire acide s’échappa des lèvres d’Elmer.

« Non laisse. J’ai rien, je pense pas. »

La véritable raison était : il ne gagnait pas assez de thunes pour se blesser. A priori s’il s’était vraiment cassé quelque chose il le saurait – l’avenir dirait qu’effectivement quand il se casserait une cheville, il le sentirait passer très profondément.

« Non mais la chanteuse, qui c’est ? Je connais pas. »

Le garçon à côté de lui disait trop de mots à la suite pour sa petite tête ; en temps normal il aurait été très heureux de trouver un mec aussi bavard que lui, mais là l’ensemble des phrases agencées si proches et si vite lui donnait un tournis qui finirait par lui donner la nausée. Il ferma les yeux en espérant que tout arrête de tourner.

« Un peu tout ça à la fois. » balbutia-t-il, entraîné par le jeune homme vers l’ascenseur.

Fort heureusement il était en rollers donc il n’avait pas besoin de marcher, juste de se laisser pousser.

« On va où ? J’habite pas loin. »

Il lui adressa un sourire songeur comme s’il fallait draguer Alwin là tout de suite et non pas se préoccuper vaguement d’un risque de traumatisme crânien ou de rupture du coccyx.

« On pense tous, c’est juste qu’après un choc on pense un peu moins vite. » Toi par contre tu réfléchissais assez peu avant de parler et il te fallut un petit moment de silence, la bouche ouverte avant de te souvenir que tu avais effectivement parlé d’une chanteuse à un moment. « Ah ! Euh. Attends, tiens-toi à moi, frérot. » Tu lui passes un de ses bras autour de tes épaules et tu extirpes d’un geste agile ton portable de ta poche, tu le rattrapais de l’autre main, ratais deux fois ton code. Une rapide recherche te permis de montrer une photo de LP. « T’as vu ? C’est p’t’êt’ même toi, en vrai ? Hein ? Tu veux que je te lâche et t’abandonne là et qu’on fasse comme si on s’était jamais vu ? T’es sûr mec ? On dirait vraiment que tu vas me vomir dessus dans les cinq prochaines minutes. Mais si teeeeel est ton souhaaait. » Tu le roules toujours, toi sur ton skate et lui sur ses patin, sûr que ça allait faire crisser Laing dans les étages. « Moi aussi mais j’me suis dit que t’étais peut-être pas chaud pour que j’aille chez toi alors je te kidnappais chez moi. » T’agites les sourcils – ou tu penses réussir à le faire – et tu appuies avec ton coude sur l’appel d’ascenseur. « Donc, qu’est-ce que tu veux, bouclettes ? »

« J’ai jamais vraiment pensé très vite. »

Ce qui aurait pu être une plaisanterie devint une remarque d’une tristesse absolue. Elmer n’avait effectivement jamais fait preuve d’une grande intelligence et vivacité d’esprit dans sa vie, sauf pour faire de la merde. Ca l’avait mené où on le savait, et là en l’occurrence c’était contre un mur de l’immeuble, complètement sonné. Il cilla en face de l’écran du portable que lui montrait Alwin, reconnaissant effectivement la personne.

« Yep je confirme c’est pas moi. Désolé je suis pas célèbre, pas pour ça en tout cas. »

Il lui adressa un clin d’oeil qui se voulait charmant mais qui laissait simplement deviner qu’il avait un œil au beurre noir tout gonflé qui l’empêchait de l’ouvrir correctement.

« Non non t’inquiète c’est juste parce que j’ai pas beaucoup mangé ce matin mais ça va aller, sauf si t’as vraiment trop peur pour tes fringues auquel cas je veux pas trop m’accrocher à toi non plus. »

Si, et c’était bien le problème : il avait désespérément besoin de quelqu’un à qui s’accrocher et ma foi, aujourd’hui ce serait cet Alwin, arrivé dans sa vie comme un ange gardien...en même temps il pouvait prendre soin de lui, c’était complètement de sa faute s’il s’était carapaté la gueule contre le mur.

« Pas rester seul. » finit-il par répondre à Alwin, ses bras enroulés autour de son cou tandis qu’il se nichait presque dans le cou de son sauveur.

« C’est que tu dois être beaucoup choqué, mec. Genre moi si j’étais BG comme toi, dès que je me verrais dedans une vitre, paf slow motion du cerveau ! » Tu fais un bruit de bouche qui ressemble plus à une explosion de l’espace qu’à une réelle imitation d’un ralentissement. Comment est-ce qu’on peut bruiter un ralenti, de toute façon ? En parlant comme une baleine ? Tout ça, c’est à cause de la taille et la tienne, sans vouloir te vanter, est plutôt importante. « Ah ouais, tu l’es pourquoi ? J’ai toujours rêvé de rencontrer une célébrité ! Tu fais du skate ? T’es influenceur ? T’es un même ? Puis.. oula, t’inquiète pour les fringues frérot, j’m’en voudrais à. Mort. Si jamais j’te perdais parce que j’ai d’abord pensé au temps passé au lavomatic. Nan, frérot, j’te tiens et j’te lâche que quand toi tu le veux. » Tu le laisses faire, plein de bonne volonté – et surtout bienheureux de pouvoir profiter de la situation, comme quoi être un héros altruiste avait ses petits avantages – même quand on est responsable de l’accident. Tu le glisses dans la cabine, appuies après une longue hésitation sur ton étage – c’est que tu le prends jamais, des fessiers de rêve ça s’entretient – et tu finis par appuyer sur ton étage pour le tirer jusqu’à chez toi, le laissant s’échouer sur ton lit au carré. « Regarde, y a une plante, là du coup j’sais pas laquelle est la plus belle entre toi et elle. » Tu farfouilles dans ton frigo. « Plutôt petits pois ou ratatouille congelée pour ta bosse, frérot ? »

« Ca la phrase de drague la plus mignonne que j’ai jamais entendue. » répondit songeusement Elmer.

Il lui adressa un sourire dont la douceur avait beaucoup à voir avec le choc qu’il avait effectivement reçu et qui en retour lui déclenchait une poussée d’endorphines qui le mettait vaguement en transe. Il se sentait vaguement bien, vaguement nauséeux, et surtout il ne sentait plus son cul.
Bref il avait l’impression de s’être fait super bien baiser pendant les deux dernières heures alors qu’il s’était juste cassé la gueule dans le couloir ; fantastique.

« Non je suis croque-mort, j’enterre les gens. »

Enfin ces derniers temps il passait surtout son temps à les incinérer parce que ça coûtait moins cher. On avait pas idée du prix que coûtait un cercueil qui devait bien se conserver dans la terre pendant des dizaines et des dizaines d’années sans parler du prix de la pierre tombale. Plus tard quand la tour tomberait, ce prix grimperait de telle sorte que Elmer serait au bord de la faillite. On préférerait abandonner les corps dans le lac ou les faire flamber soi-même.

Le reste plongea dans une nébuleuse et Elmer finit par s’écrouler sur un lit qu’il ne connaissait pas ; il avait oublié dans tout cas qu’il avait donné son autorisation pour se faire kidnapper dans les étages supérieurs. La douleur de son coccyx se réveilla, l’obligeant à se tenir sur le côté, puis sur le ventre. C’était la première fois que l’expression « avoir le feu au cul » n’était pas agréable alors qu’elle le concernait.

« Petits pois c’est très bien. » Il ignorait ce qu’était la ratatouille et préférait ne pas sentir se réchauffer un plat qu’il attribuerait pour toujours à sa blessure par la suite. « Tu vis ici depuis longtemps ? Merci. »

Il attrapa le sac de petits pois et se le colla sur le coin du front. Immédiatement la brûlure du froid se fit sentir, lui figeant le cerveau l’espace de quelques secondes.

« Ah wow. Genre j’m’attendais pas à ça. » Niveau boulots étranges tes parents étaient généralement bien en avant – ou plutôt hors du commun, il n’y avait rien d’étrange à vivre du bonheur des autres. « Mais genre d’où ça vient le croque ? Vos ancêtres ils mordaient les gens pour vérifier qu’ils étaient bien… couic ? » Comme si les métiers étaient héréditaires, mais, après tout, qui outre un fils élevé dans le métier souhaiterait devenir employé funéraire ou bourreau ? Tu lui cèdes tes petits pois, ceux qui ont déjà été tellement décongelés que tu ne te risquerais pas à les manger – ou tu le ferais par oubli et le regretterait très amèrement par la suite. « Euh, quelques mois ouais, j’compte pas trop t’vois, j’me dis que commencer à compter c’est se dire qu’on est pas bien et qu’on attend autre chose et même si c’est vrai bah le faire ça rend juste très triste et défaitiste. » T’observes un instant sa position et tu tires vers toi la seule chaise de l’appartement pour t’y asseoir. « Ca va ? Tes fesses, j’veux dire, ou ton bassin, fin t’as une drôle de position. Tu te sens pas nauséeux ? Nah sinon j’appelle les pompiers quoi. »