Mon corps, mon choix ! [7ème - non mixité] TW ivg

Tract déposé dans les boites des femmes:

Le 14-02-2021 14H00

Dès l’entrée, la pièce principale s’étalait sur ses presque cinquante mètres carrés qui représentaient à eux seuls un tiers de l’appartement. Cet espace comprenait un salon-salle à manger et une cuisine. La partie cuisine - principalement prise d’assaut par Daisy du fait de son activité - avait deux fours et un grand frigo, un vieux percolateur et une bouilloire en plus de la traditionnelle taque. Le Paradis de Daisy était séparé du reste par un îlot central où le matin les filles se succédaient à leur rythme pour prendre le petit déjeuner. Jamais Sœur Timothée n’avait imposé de rythme si ce n’est que chacune participe aux tâches ménagères et que le dimanche était consacré à des activités communautaires comme aujourd’hui. La manifestation de soutien aux femmes polonaises et au droit à disposer de son corps devait se tenir la semaine prochaine et il était temps de la préparer.

La pièce de vie était jonchée de gros poufs - plus ou moins grands et mous - disposés autour d’une grande table basse en bois au style indonésien et chacun se disposait comme il l’entendait. Le seul fauteuil à bascule était quant à lui occupé par la jeune Emeline, 15 ans, enceinte jusqu’aux yeux. Les murs étaient colorés de graphismes tagués à la bombe, les coussins sentaient l’encens, et les lourds rideaux de velours vert empire destinés à couper le froid provenant des fenêtres mal isolées achevaient de donner une ambiance qui se situait entre le hippie et le manoir XIXème. Les grands panneaux de cartons, les feutres, stocks et morceaux de bois répandus sur le sol et la table venaient casser cette impression et donnaient une touche de joyeux foutoir.

sont présentes les personnes suivantes (la liste sera éditée en fonction des arrivées)
(PNJ) Emeline 15 ans, enceinte de huit mois, résidente du foyer
(PNJ) Kenaya 24 ans, une congolaise réfugiée sans papier, résidente du foyer
@Daisy Rosario
@Soeur Timothée
@Gail Huxley

Mon corps, mon choix.

feat. le septième ciel ☾

Ça sentait le cramé dans tout l'appartement. Y'a des fois où je me demandais pourquoi j'avais tendance à m'acharner, alors que c'était pourtant clair : y'avait pas plus naze que moi en cuisine. Près de l'évier, ma manique avait pris cher et la trace carbonisée qui se trouvait en plein centre me laissait penser qu'elle ne serait plus jamais utilisable. Quelle idée, aussi, de vouloir faire des cupcake alors qu'on sait à peine cuire des pâtes ?

Mon regard s'attarda sur l'horloge : 13h01. Bon. Y'avait pas trente-six solutions. J'attrapai finalement mon sac et enfilai ma veste pour abandonner mon appart à son reste de fumée : direction la super-marché. Personne ne m'en voudrait de pas ramener un truc fait maison. Puis en plus, c'était presque un cadeau : je ne sais pas si elles auraient survécues à la dégustation de mes gâteaux.
Une fois au milieu du rayon, je choppai quelques sachets de bonbons, sans trop faire gaffe à ce qu'il y avait dedans. Ouais, c'était sympa de bouffer du sucre et de boire du thé, mais on savait toutes très bien que c'était pas l'essentiel de la journée. Et heureusement pour tout le monde, je m'en sortais vachement mieux en création de pancarte qu'en pâtisserie.

14h05. Systématiquement en retard, on ne se refait pas. Je grimpai les étages qui me séparaient du septième, pour finalement me planter devant la porte du foyer. Ça sentait bon, là-dedans. Bizarre, mais bon. Mon poing s'approcha du bois de la porte, avant de finalement se poser sur la poignée. « Bonjour ? », lâchai-je, la moitié du corps déjà à l'intérieur. Ça faisait un bail que j'étais pas venue-là. « J'ai ramené des bonbons », finis-je par ajouter avant de les poser sur la première surface disponible.
Mon regard se posa rapidement sur les personnes déjà dans la pièce, avant de s'attarder sur le matos présent. Cool. L'ambiance des préparatifs faisait partie de mes moments préférés, ou la puissance se ressent jusque dans l'os et l'adelphité jusque dans le coeur.

codage par aqua

Zara fit signe à l'étudiante dégingandée de troisième année en sciences dures qui la suivait, taches de rousseur sur le nez, encore toute étonnée que sa mentor ait signifié à son binôme, un garçon très bien sous tout rapport (et dont sa maman disait qu'il était exceptionnel) qu'elles ne pouvaient pas l'emmener là où elles allaient.
Donc Zackariah s'était retrouvé abandonné à la BU de l'université de Chicago tandis que Rose & Zara fichaient les voiles direction le Square.

« C'est que j'ai promis à une copine et si je viens pas, elle va appeler ça du parjure et péter un plomb. »

Rose émit tout de même dans un murmure que c'était étrange d'exclure les garçons, non ?

« Non, ça s'appelle de la non-mixité, elles ne veulent pas que les mecs cisgenres viennent imposer leur point de vue et leur parole. »
« Cisgenres ? » risqua Rose, d'un petit ton de voix inquisiteur.
« Oh je sais pas trop, j'ai jamais compris, tu sais moi les sciences sociales... »

Elle passa la porte du foyer avec son éternel sourire rayonnant :

« Bonjour tout le monde j'ai amené de la main d'oeuvre ! Coucou Gail, t'as vu, j'ai réussi à venir. »

Les jours de fête, parce que c'en est un à mes yeux, je ressens toujours une certaine pointe d'excitation à l'idée de voir le Septième Ciel s'emplir de vie telle une fourmilière. L'endroit est fait pour être empli de monde et de bruits, et cette atmosphère me renvoie avec mélancolie à mes années de jeune adolescence.

« Chauuud devant ! » Du bout de ma main libre, je repousse légèrement le sachet de bonbons que @Gail Huxley vient de poser là, afin de laisser suffisamment de place à la plaque de cuisson brûlante, tout juste sortie du four. J'ôte ma manique dans un sourire, referme machinalement le four d'un léger coup de talon, et incline la tête vers l'inconnue. « Oh des bonbons c'est une super idée, merci. » La porte s'ouvre encore et je me tourne vers cette dernière pour saluer de la main @Zara Steele dans un large sourire, tandis que j'annonce. « Si vous ne voulez pas vous brûler la langue, il faut manger les pâtisseries qui sont déjà dans les assiettes. »

Et d'assiette, j'en prépare une, avec un muffin et un cookie, que j'apporte accompagnés d'un verre de jus de fruits à la femme enceinte à laquelle je m'efforce d'éviter d'avoir à se lever.

Soeur Timothée au prise avec un gros ruleau de scotch récalcitrant parce que quelqu'un avait oublié de replier un coin pour pouvoir le décoller facilement (surement une épreuve de Dieu pour lui apprendre la patience et aussi d'arrêter de se ronger les ongles), leva son nez chaussé de lunettes pour saluer les nouvelles arrivantes.

Entre, c'est super que tu aies pu venir Gail. Emeline s'exclama "chouette ! des bonbecs !" Sœur Timothée intervint d'un ton à peine réprobateur Non, ne mange pas trop de sucre mon bichon, tu sais ce qu'a dit le doct'. Juste un ou deux bonbons, pour le moral.

La porte s'ouvrit à nouveau amenant un nouveau lot d'aide providentielle

Ah Zara, bienvenue, bienvenue aussi à ton amie. Installez vous, prenez ce qu'il vous faut. Bon, il nous faut des slogans percutants. Le classique My Body My Choice, quoi d'autre ?

Kenaya rit avant de se concentrer sur sa feuille de carton et son téléphone portable. "j'vais tenter d'd'ssiner un utérus, j'ai une image là mais misère, j'dessine mal"

Tant que ça ne ressemble pas à une soucoupe volante...

Mon corps, mon choix.

feat. le septième ciel ☾

C'était le speed, dans la cuisine, et la cuisto venait de m'envoyer une vague d'odeur sucrée qui me laissa morte de faim. Heureusement que j'étais pas arrivée trop tôt, et qu'elle avait déjà eu le temps de faire une fournée qui avait pu refroidir, et il était hors de question que je parte d'ici sans y avoir goûter. « La vache, ça sent bon tes trucs », plus bon que ce qu'elle avait tenté de préparer, en tout cas.

C'est donc un cookie déjà dans la bouche que je souris à Sister T., qui se débattait avec son scotch, et que j'eus le plaisir de voir débarquer la meilleure des voisines. « Han ! Trop bien ! J'suis grave contente que tu sois là ! », et son absence, elle l'aurait payé cher ! D'habitude pas très démonstrative, je fis tout de même l'effort de la prendre trois secondes dans mes bras, parce que sa présence valait bien d'être récompensée. Je saluai également la meuf qu'elle avait ramenée, avant d'aller poser mes fesses par terre et de me saisir d'un feutre. « J'peux pas t'aider niveau dessin, j'ai un level - 12 ! », lâchai-je à Kenaya, avant de proposer à mon tour : « Un enfant c'est un choix, avorter c'est un droit ? Ou alors le dessin d'un cintre, c'est encore aujourd'hui un symbole fort ! », m'enfin bon, je ne savais toujours pas dessiner donc ça ne risquait pas de ressembler à grand chose si c'était moi qui m'en chargeais. Au pire, je tiendrai un cintre à la place d'une pancarte, et le tour serait joué, nan ?

Mon regard se posa à nouveau sur la silhouette de Zara. je ne voulais pas qu'elle se sente complètement perdue, bien que le lieu soit plutôt accueillant. Je lui offris donc mon plus beau sourire en guise d'invitation à venir s'asseoir près de moi si elle en avait envie.

codage par aqua

La petite main d’Adian serre fort la sienne tandis qu’ils passent finalement le pas de la porte. Nell a longuement hésité à venir, après voir reçu le petit mot dans sa boite aux lettres. Parce que ce genre d’actions est bien loin de ce qu’elle fait habituellement. D’ailleurs, elle n’est pas vraiment certaine de ce qu’elle fiche ici. Ce qu’elle sait, c’est que des gamines paumées qui ne savent pas quoi faire de leur grossesse et n’ont en général personne à qui parler ouvertement de leurs peurs ou de leurs envies, elle en croise à la pelle aux urgences, des femmes qui savent très bien ce qui leur arrive et qui ont besoin d’un espace pour réfléchir à la bonne décision. Et l’hôpital, surtout les urgences, surtout la nuit, sont loin d’être ce lieu propice. Toute l’équipe se mobile en général pour aider au mieux ces femmes mais ce n’est jamais rien de parfait. Alors… alors elle juste curieuse de ce que ce foyer peut offrir. Si elle est honnête, ça la renvoie aussi à sa propre situation. Elle coule un regard tendre vers sa petite tête blonde qui la suit en silence, dans son autre main une peluche et dans sa poche, le casse-tête qu’elle a acheté à Billy quelques jours auparavant et qui ne cesse d’accaparer l’enfant.

Timidement, elle pousse la porte et reste plantée dans l’entrée tandis que devant elle, on s’agite et s’active. « Bonjour… » elle fait doucement.

« Bonjour ma soeur », répondit la blonde avant de rendre son accolade à Gail qui devait être vraiment très contente de la voir ici parce que c'était pas tous les jours qu'elle se laissait approcher. « J'vous présente Rose, je suis sa tutrice en physique », ladite Rose salua timidement l'assemblée en se demandant où elle était tombée... et quand elle réviserait sa physique ! …

« Je peux essayer de dessiner, j'ai l'habitude de faire des schémas. »

Allez expliquer à Zara que ça n'était pas la même chose... et puis au moins elle s'occuperait les mains. Elle eut un petit rire à l'idée de Gail :

« Un cintre ? Whoa, c'est un peu provocateur, non ? »

Mais aussi à quoi s'attendait-elle avec son amie hein ? Elle prit place à côté d'elle pour entamer un dessin à peu près réussi d'utérus, releva le nez pour saluer la nouvelle arrivante, flanquée d'un gamin à lunettes.

« Salut ! »

"Bienvenue Rose, entre donc. Installez vous toutes les deux." Les idées fusent Un enfant c'est un choix, avorter c'est un droit ? " très bon slogan @Gail Huxley, il serait parfait pour Emeline, avec son bidon, ce sera sensass et pour moi... le cintre peut-être ?" Le sourire de Tim est aussi provocant que mi-figue mi-raisin. Les rumeurs circulent sur les dons de Sœur Timothée à faire passer les anges. Elle n'a jamais ni confirmer, ni infirmer.

A chaque arrivée le même accueil cordial et souriant, sincère de joie et de bonne humeur. "Entrez, servez vous les enfants, hein, on est entre nous." Timothée se retient de jurer et tends le rouleau de scotch à @Zara Steele. "Aide moi mon petit." Un jour elle arrêtera de se ronger les ongles. Pour cette année, c'est encore une bonne résolution de fichue en l'air

Une nouvelle tête passe la porte avec un enfant adorable. "Salut bichon, tu es venue avec maman ? Attends donne moi ton manteau, je vais te donner de quoi faire du coloriage. @Daisy Rosario ? tu as un gâteau pour ce joli cœur ?" Soeur Timothée aide l'enfant à prendre place et adresse un sourire à la maman @Nell Sloane "Bonjour, on ne se connait pas encore. Je suis Sœur Timothée, bienvenue dans le foyer du 7. C'est gentil de venir nous aider."

Peu à peu, le foyer se peuple de monde, comme il est toujours voué à le faire, et j'abandonne la femme enceinte pour me tourner vers les derniers entrants, une mère et son enfant. Etirant un large sourire, je hoche la tête en tendant la main au petit garçon. « Si, bien-sûr, viens avec moi, on va choisir tous les deux. » Je me félicite de n'avoir pas mis d'herbe dans les pâtisseries, aujourd'hui, mais les allées et venues sont trop nombreuses pour qu'on se permette d'avoir des gens qui perdent -même légèrement- leurs moyens. Je n'entraîne l'enfant que quelques pas plus loin, afin qu'il choisisse entre les cookies et les différentes pâtisseries.

On retourne évidemment près de la daronne, pour éviter que le pauvre enfant ne fasse une crise de panique s'il ne la voit plus dans son champ de vision, et je récupère un plateau de sucreries pour faire le tour des arrivantes. Ce faisant, je me penche sur le dessin de @Zara Steele « Eh c'est plutôt réussi ! »

Mon corps, mon choix.

feat. le septième ciel ☾

Voir Zara s'affairer à côté de moi avait un petit côté grisant. Je savais pas ce qui me plaisais le plus : qu'elle soit là, même si ce monde n'était pas pas le sien, ou qu'elle ose y participer. Sans doute les deux et moi, là, j'étais super fière de ma pote. Je souris à sa remarque, avant de murmurer : « C'est le but ! », fallait savoir marquer le coup. Marquer tout court, en fait. Je fis passer un bout de carton en direction de la jeune femme enceinte, afin qu'elle le personnalise, avant de me retourner pour accueillir les nouveaux arrivants. Décidément, je ne connaissais pas grand monde, dans cet immeuble. A croire que je ne sortais jamais de chez moi !

Après leur avoir offert un sourire (fallait pas trop m'en demander non plus), je me penchai à nouveau sur ma pancarte, avant de jeter un coup d'oeil sur celle de ma voisine, que la pâtissière venait de féliciter : « J'avoue, joli coup de crayon. Je vais régulièrement faire appel à tes talents... », qu'elle ne compte pas sur moi pour la laisser tranquille, j'allais être encore plus emmerdante, désormais, pour la voir participer à ce genre d'évènement.

codage par aqua

Du coin de son regard bleu, Zara s'assura que son élève trouve quelque chose à faire, et elle semblait plutôt encline à aider Daisy avec ses gâteaux, proposant son aide avec l'air un peu manche des gens qui sortent clairement pas assez des bibliothèques universitaires. Zara rit à la discussion entre Gail et la sœur sur les symboles provocants :

« Oh je vous crois sur parole, c'est vous les spécialistes des manifs. »

Elle trouvait toujours étonnant qu'une religieuse soit pour l'avortement, mais hé, elle n'allait pas se plaindre. Elle pencha la tête pour aviser son dessin :

« Ouais c'est pas trop mal, j'ai pas passé des heures à dessiner des couches géologiques pour rien c't'une bonne nouvelle ! Met pas de miette sur mon dessin toi », protesta-t-elle quand quelqu'un fit passer un gâteau au-dessus de son chef d'oeuvre. Elle dépiauta le scotch pour la sœur dépourvue de griffes, glissant un coup d'oeil en coin à Gail qui semblait avoir plein d'idées machiavéliques pour la suite.
Gloups.

« Bon j'vais écrire ce slogan alors à côté du dessin, quelqu'un a un marqueur ? Oh salut toi », roucoula-t-elle à l'intention du gosse qui était apparu avec un gâteau dans la bouche.

High Rise

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