La javel ça pue. C'pas un parfum. + Chaeve

10 janvier, 11h | 14e étage

La javel ça pue. C'pas un parfum

Charlie & Eve

Son regard fixait le cercle rouge sur le sol. Elle avait tenté, à mainte reprise, de le faire disparaître. Sans succès. Elle avait fini par aller acheter de la javel, un truc fort. Son regard semblait de plus en plus vide. Comme si tous les espoirs d’avoir une vie meilleure s’étaient effacés dans le temps de crier ciseaux. La cargaison de Javel posée dans son appartement, le corps qui frottait trop. Le coeur en vrac, la tête en vrac. Elle n’avait pas fermé l’oeil depuis. Non. Dès qu’elle fermait ses paupières, elle se voyait planter cette lame dans le corps de l’homme. Hurler sa rage, sa douleur. Passer toutes ses émotions sur un homme qui était venu tirer un coup. Avait-il des gosses, une femme? Une famille? Elle l’ignorait et c’était mieux ainsi. Elle se rappelle peu de ce qui est arrivé par la suite. De comment son corps a été amené hors de son appartement, tout en passant inaperçu dans cette foutue immeuble. Elle ignore combien de temps Kip est resté avant de quitter… Mais à cet instant précis, ce n’était pas du gamin qu’elle avait de besoin. Elle avait besoin de Charlie, qui semblait avoir plus de jugement qu’elle. Eve aurait pu appeler Cora, mais sans savoir pourquoi, elle avait appelé Charlie. Une nouvelle amie dans son entourage… Pourquoi? Tester sa confiance? Possiblement… Et puis, si elle avait à tomber, Eve, elle tomberait. Au moins, elle serait possiblement libérée de son mac et elle subirait d’autres genre de coups en prison… Elle pourrait tout aussi bien ingurgiter les gallons de javel qui trônent dans son appartement, ni vu, ni connu. Elle aurait une bonne échappatoire. Cheveux noués, vêtu d’un simple t-shirt et d’un short, la demoiselle était déjà à genou, frottant du mieux qu’elle pouvait la tâche. Elle était tellement déterminée, qu’elle ne sentait pas son corps s’enivrer. Elle allait devoir ouvrir la fenêtre pour ne pas crever intoxiquer par les vapeurs. Aussi pour éviter d’intoxiquer le bloc au complet! La blonde finit par se redresser, allant ouvrir une fenêtre, tout en prenant le temps de s’allumer une clope. Elle avait mal partout. Son corps la faisait souffrir. Le stresse, l’angoisse. Elle n’avait rien manger non plus. Elle ferma les yeux un moment avant de venir poser sa clope contre le cendrier. Elle contourna le cerne qui se dessinait sur le sol puis elle ouvrit la porte de la salle de bain. Sa lingerie traînait sur le sol, recouverte de sang. Blanche immaculée à rouge bordeaux. Elle sentit ses trippes se serrer. Elle détourna le regard un instant avant de refermer la porte, pas encore assez forte pour pouvoir gérer ça. Une étape à la fois. La belle allait retourner à sa besogne quand on frappa à la porte. Son cœur manqua un battement. Elle alla vers la porte, posant son regard sur le judas. Charlie. Eve ouvrit la porte, attrapant la brunette par le bras. Elle la fit entrer dans l’appartement. «Promet moi de ne pas paniquer, ok?! Promets- moi de fuir si c’est trop pour toi, mais surtout… Promets moi de rester silencieuse...» Le cœur qui tambourinait de plus en plus vite, la blonde se décala. L’odeur envahissante de la javel, le cerne sur le plancher. Se mettant à côté de Charlie, Eve laissa un soupir s’échapper d’entre ses lèvres. «J’ai… Poignardé un homme… Et il est mort. J’ignore où est son corps. Mais il est mort.» Aucune émotion. Le vide dans son regard, comme si elle annonçait qu’elle avait oublié de prendre le lait à l’épicerie. Elle contourna de nouveau la tâche, allant récupérer sa clope. Elle tira dessus, avant de planter ses iris sur celle de Charlie. «Et j’arrive pas à faire partir le sang, putain! C’est aussi pire qu’une tâche de sperme dans les draps, merde.» Le calme d’Eve devenait inquiétant. Perturbant.

CODE BY ÐVÆLING

Le sentiment d’inquiétude qui envahit la petite ne lui disait rien qui vaille. Le sms que Eve venait tout juste de lui envoyer lui avait foutu les frissons. Bien que les deux jeunes femmes ne se connaissaient pas depuis très longtemps, la brune avait assez d’empathie pour comprendre l’urgence de la situation. Elle espérait simplement que la blonde ne s’était pas mise dans une merde internationale. Charlie s’était donc vêtue d’un large pull qui lui descendait jusqu’aux genoux, de ses collants favoris et de ses doc martens qui devaient avoir une bonne dizaine d’années. Quittant rapidement son appartement, elle prit la direction de celui d’Eve en se remémorant parfaitement l’étage qu’elle lui avait indiqué la dernière fois qu’elles s’étaient vues. Elle toqua à la porte et attendit sagement qu’on vienne lui ouvrir. Quand cela fut fait, la gosse se fit happer par la main de sa collègue qui referma tout aussi rapidement derrière elle. Une drôle d’odeur s’insinua dans les narines de Charlie et elle fronça les sourcils juste avant d’observer Eve qui semblait au bout de sa vie. « Eve… Eve… Eve ! Arrête, je comprends rien, calme toi et explique ! » Les émeraudes de la serveuse parcoururent l’appartement et ça ne pouvait échapper à personne. La tâche au sol, les flacons énormes d’eau de javel et l’odeur subtile qui se dégageait de la pièce… Cha eut un haut le coeur et replanta ses yeux sur la blonde. « Quoi ? Mais, comment tu peux ignorer où est le corps ? Putain Eve tu me fous les jetons. Putain. » Le petit corps de Charlie se déplaça jusqu’au cercle rouge sur le sol et soupira. « Comment tu veux faire partir ça sur du putain de parquet ? De la moquette j’aurais dit… On l’aurait remplacée, mais là… » Elle s’empara d’une des nombreuses bouteilles de javel qui attendait sur le côté et vint en verser une bonne moitié au niveau de la tâche. « Une tâche de sperme sur un drap… T’as des comparaisons de fou toi. Bon, on va laisser agir et si jamais ça marche pas… J’ai d’autres solutions. » Charlie restait stoïque, euthymique presque et ça devait foutre les jetons à son amie. Sauf qu’elle ne savait pas que, déjà jeune, la Puce avait dû effacer des traces de sang. « Il s’est passé quoi ? » Le petite fouilla dans son sac et sortit à son tour son paquet de clopes pour s’en tirer une et imiter son amie.

10 janvier, 11h | 14e étage

La javel ça pue. C'pas un parfum

Charlie & Eve

Elle ne comprend pas, Eve. Ce qui se passe. Le plus grand des dénis. Non, elle n’avait pas tué. Non, elle n’avait pas fait ça… Et pourtant… À en juger par la mare de sang qui s’était répandu sur son parquet… Et que dire de sa lingerie blanche qui n’était plus? Du sang qui avait sécher sur le comptoir de la salle de bain? Son regard clair qui se pose sur Charlie alors qu’elle venait verser un gallon de javel sur le plancher. Elle se sent craquer Eve. De plus en plus. Le cœur au bord des lèvres, des comparaisons foireuses. Elle vient se poser sur son canapé, ramenant ses jambes contre elle. Eve, douce elle. Le corps qui semble fragile, la douleur qui l’envahit. Elle craque, comme un barrage qui cède, les larmes qui coulent sur ses joues. «C’était un client… Et il me… Me faisait subir les pires crasses Charlie… Et j’en ai eu marre… Qu’on me force, qu’il me prenne avec tant de violence que j’en ai pour des heures à avoir mal, à ne pas être capable de sortir du lit...» Elle prend une pause, repoussant ses larmes du revers de sa main. Elle est terne. Le regard vitreux, les lèvres tremblantes. Elle veut disparaitre. Elle se passe une main dans les cheveux, avant de fermer les yeux et laisser son crâne échoué sur le dossier du canapé. «J’étais pas seule… Et il a voulu me forcer… Mon ami a paniqué, ils se sont battus… Et il a sorti un couteau…» Elle revoit la scène. Elle qui récupère le couteau qui avait échoué sur le plancher, elle qui se met entre Kip et l’homme. Sa main qui force la lame à enfoncer dans le corps de l’homme. Elle tremblante, elle a la nausée la blonde. C’est trop. «C’était trop Cha… Trop… Tu comprends… Je n’ai pas calculer ma force… J’ai frappé… Plusieurs fois… Ça glissait facilement dans son corps… C’est mon ami qui m’a arrêter… J’aurais continué, encore et encore à frapper, à tuer ce connard qui me violait à chaque fois… J’ai… Merder…» Ça c’est clair, elle a foutuement merder. Belle connerie dans laquelle elle s’était mise. Le cœur qui se déchire un peu plus. Elle tremble la demoiselle. La nausée. «Je vais finir en prison Charlie…» C’est l’état de panique. Elle se lève pour faire les 100 pas, l’odeur de javel qui l’hante. Elle sent la nausée la fauchée. Elle a que le temps de se rendre à la salle de bain pour vomir… Rien. Que de la bile. La pression est si forte, si dure à analyser… Elle tremble la blonde. De peur, de rage… Devrait-elle appeler Marion? Non, il en aurait rien à foutre de sa connerie. Mais de celle de Kip peut-être…

CODE BY ÐVÆLING

@Charlie Marshall (Pardonne moi du délai ma bichette!! T.T)

La petite observait son amie, pouvait lire dans son regard la détresse qui animait son corps en entier et ça lui faisait mal au ventre à Charlie, lui aurait presque donné la nausée si elle s’était imaginée un peu plus dans la situation d’Eve. Elle prit donc sur elle, retint juste un peu sa respiration et la regarda s’affairer jusqu’à ce qu’elle s’arrête face à elle, les larmes au bord des paupières et le visage tellement pâle que d’une seconde à l’autre, Charles se voyait très bien la ramasser au sol. « Je… Ouais, ok je comprends. » PAS DU TOUT. Charlie ne comprenait pas du tout. Elle n’avait jamais été face à tant de violence, tant de crasse et tant de choses qui pouvaient donner envie de tuer quelqu’un. Ca lui était arrivé d’être en colère, de ne pas savoir non plus la gérer, mais elle qui n’arrivait pas à faire de mal même à une mouche, elle ne pouvait pas entrevoir ce qui avait bien pu passer par la tête de la blonde. « Ouais, je vois, ok, calme toi, calme toi. » Dit-elle, en bougeant les mains comme si elle devait s’arrêter.

Elle n’eut le temps de rien, la regarda simplement se mouvoir jusqu’à la salle de bain et l’entendit vomir ses entrailles et Charlie fronça davantage les sourcils, prit une inspiration profonde et essayait de faire taire la voix au fond d’elle qui lui disait qu’elle n’avait rien à faire là.
A tout petit pas, la brune se retrouva près de la blonde et elle posa une main sur son dos. « Ca va aller t’inquiète pas… J’ai vu pas mal de séries policières, je sais comment on cache les preuves ! » C’était rassurant de dire ça ? Non, pas vraiment. Charlie s’éclaircit la gorge avant de continuer: « J’suis sûre qu’y aura rien t’inquiète pas… Tu...Tu en as parlé à quelqu’un d’autre ? » Demanda-t-elle. Elle ne perdait pas le nord, Charlie. Eve pouvait encore s’en sortir.

High Rise

La javel ça pue. C'pas un parfum. + Chaeve

Re: La javel ça pue. C'pas un parfum. + Chaeve

Re: La javel ça pue. C'pas un parfum. + Chaeve

Re: La javel ça pue. C'pas un parfum. + Chaeve

Re: La javel ça pue. C'pas un parfum. + Chaeve