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Levine Zelman
Levine Zelman
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Occupation : Alcoolique à temps plein et graffeuse. Accessoirement barmaid incompétente se rêvant artiste.
Statut Civil : Célibataire, une rupture récente et douloureuse coincée dans la gorge.

You'll have to send a strong goddamn wind to get rid of me. | Evrion Empty You'll have to send a strong goddamn wind to get rid of me. | Evrion

Dim 24 Jan - 2:38

26 janvier, 16h14 | 14e étage

You'll have to send a strong goddamn wind
Eve & Marion

Le gamin ne s’arrêtait plus de parler. Assis en tailleurs, les coudes plantés sur ses genoux, il n’interrompait ses babillages que pour prendre une grande gorgée d’air ou mâchouiller un Dragibus. Le paquet éventré devant lui, il avait fait le tri des couleurs, savamment équilibré les petits tas en ingurgitant les pains de sucre qui collaient aux dents en surplus, et piochait à présent, en cycle, dans chaque monticule pour s’assurer d’avoir le même nombre à la fin du tour. De temps en temps, il tendait un bonbon bleu à Marion. En retour, le squelette lui tirait sa langue fendue pour le laisser jauger l’avancée de la teinture cyan sur ses papilles. Le môme s’émerveillait une seconde, lui accordait un sourire sans quenottes, et reprenait à haute voix le cours de ses pensées.
Le squelette aimait bien les morveux dans son genre : les petits bouts de rien, hauts comme trois pommes, curieux et malins, qui posaient tant de questions à la minute qu’ils finissaient irrémédiablement par vous donner une migraine du diable. Il aurait voulu un enfant aussi loquace et intéressé par le monde, s’il avait été suffisamment stupide pour devenir père. Mais par clairvoyance, sans doute, il n’avait jamais pris le risque de se reproduire, de larguer à son tour un bébé Marshall à la génétique foireuse et chargée de tares dans cet univers. La jolie Holly, qui ne l’était plus du tout, s’était bien assez acquittée de cette tâche : la Puce et lui faisaient les exemples parfaits d’un comportement à ne pas reproduire.

« Mais elle est pas là. Pourquoi tu veux rentrer ? Elle revient ?
- Sans doute, répondit le trentenaire en tendant l’oreille pour mieux entendre le cliquettement distinctif qui l’intéressait.
- Quand ? Elle est partie à cause de ses bobos ? C’est Maman qui le dit. C’est toi qui a fait ça ?
- Non, elle a fait toute seule, comme une grande.
- Pourquoi ?
- Ta baby-sitter dit des choses stupides, par moment. Quand on est grand, tout ce qu’on dit a des conséquences. Conséquences, tu comprends ? Il s’interrompit, releva le nez de son œuvre, le tourna vers le chiard pour s’assurer qu’il le suivait toujours, et reprit : et parfois, les conséquences font mal. Un peu comme quand tu es tombé sur tes dents de devant en te faisant mal parce que tu courais tes lacets défaits. Eve, elle a couru trop vite, les chaussures ouvertes, et elle s’est naturellement écrasé le nez au sol. »

Le plancher des vaches avait un goût de phalanges, en ce bas monde, mais le gamin n’avait pas besoin de le savoir. Il haussa les épaules, tendit un bonbon à Marion qui laissa fondre l’enrobage sur sa langue de serpent avant de croquer dedans, et retourna à la liste de ses questions. Le tatoué n’échappa à rien : de l’encre sous sa peau à sa relation avec la jeune blonde, de la répartition des couleurs dans un paquet Haribo à la teinte des murs, de l’existence du Père-Noël à celle du cheval de Madame Royal - qu’il jurait avoir vu de ses propres yeux.

« On est mariés, tu sais. Et quand je serai grand, on se mariera de nouveau !
- C’est vrai ? Et vous ne voudriez pas divorcer, que je puisse me marier avec elle, moi aussi ? Quelques années. Je te la rendrai quand tu seras assez âgé pour l’épouser pour de bon. »

Le mouflet pesa longuement le pour et le contre. S’il refusa en premier lieu, son obstination disparut quand on lui proposa un paquet plein à craquer de la couleur de Dragibus de son choix. Attendri, Marion pouffa de rire en notant la facilité avec laquelle on achetait ce petit gars. Ils mirent au point les détails de leur contrat, s’accordèrent sur les délais, changèrent quinze fois d’idées. La dernière résistance de la serrure céda alors qu’ils concluaient leur marché. Le verrou sauta, la porte s’entrouvrit légèrement, laissant passer un rai de ténèbres.

Le proxénète se redressa, remballa son matériel de crochetage qu’il enfouit dans la poche intérieure de sa veste, et poussa le panneau de bois. Sans entrer, il tendit la main pour claquer l’interrupteur, jetant une lumière vive sur la pièce principale du petit appartement. Satisfait, il acheta sa tranquillité à grands renforts de billets verts, et passa le seuil lorsque le gamin s’en fut en sautillant.

Le salon se trouvait dans un état peu accueillant. Une tornade de désolation était passée là, tirant un soupir au nouvel arrivant. Il ferma derrière lui, se débarrassa de son blouson sur la première chaise venue, et entama un léger nettoyage, cherchant au moins à changer le désordre qui régnait ici. Plusieurs minutes passèrent, lorsqu’enfin sa mission fut terminée. Marion suspendit son torchon, s’étira dans un craquement d’articulations, traversa la pièce de part en part pour s’arrêter devant la maigre bibliothèque qu’Eve avait vaguement tenté de remplir. Ses doigts passèrent avec nonchalance sur les tranches des livres. Il s’étonna des noms qui défilèrent sous ses yeux et sélectionna un Bret Easton Ellis déjà maintes fois dévoré. Le trentenaire se laissa choir sur le canapé, posa ses grolles sur la table du salon et entama sa lecture.

Les pages défilaient à une bonne vitesse quand la serrure couina. On y faisait jouer une clé avec discrétion. Marion leva les yeux de sa lecture pour les poser sur la porte d’entrée. Une chance sur deux qu’Eve soit de l’autre côté. C’était dire une chance sur deux de se trouver nez à nez avec son maquereau.
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Dim 24 Jan - 4:16

26 janvier, 16h14 | 14e étage

You'll have to send a strong goddamn wind
Eve & Marion

Il était temps. C’était enfin l’heure de revenir à la maison. De reprendre possession d’un semblant de vie. 8 jours s’étaient écoulés depuis qu’elle avait fui. Depuis qu’elle avait pris la décision de ne pas revenir dans cette place. Entre sa séparation avec Kip, la violence dont Marion avait usé sur elle, la douleur qu’elle allait ressentir quand son maquereau lui ferait subir son insolence… Elle ne savait plus quoi faire. La peur au ventre, la jeune femme s’était promener d’appartement en appartement, de place loin du square… C’était difficile. C’était une guerre continuelle. Les attaques de panique s’étaient multipliées. Avec un peu de temps, elle avait été capable de canaliser sa colère. Canaliser ses peurs. La demoiselle ne s’était pas rendue chez elle depuis assez de temps pour ce dire que la bouffe dans le frigo… Ça ne devait plus être mangeable. Après un moment, elle se devait de revenir. Ses ecchymoses autour de son cou s’étaient évaporées, laissant quelques rougeurs. Sa lèvre allait mieux aussi. Cependant, elle en faisait des cauchemars. Les mains du squelette qui serrait sa gorge fine…

Elle eut la nausée à cette pensée. À peine avait-elle mis les pieds hors du lit, qu’elle se rendit à la salle de bain pour vomir le rien qui lui comblait l’estomac. La rage, la peur. Ses cauchemars étaient de pire en pire. La blonde finit par se rhabiller. Le sac sur l’épaule, elle se rendit à la réception, payant sa location pour la nuit. Elle dormait dans un motel depuis quelques jours déjà. Comme si elle se cachait. Lasse, ses pieds avaient traîné sa petite carcasse jusqu’au Square. Les écouteurs sur les oreilles, elle avait fini par monter le volume afin de se couper du reste du monde. Son long doigt fin appuya sur le bouton de l’ascenseur. La capuche sur son crâne, elle fixait le sol. Aucune envie de voir qui que ce soit. Un bruit sourd se fit entendre, révélant que l’ascenseur venait encore de tomber en panne. Par chance, elle pu sortir, prenant la direction des escaliers.

Elle n’avait rien de la petite prostituée qu’elle était habituellement. Elle portait des vêtements sobres, sombres. Elle poussa la porte de son étage puis elle retira sa capuche. Elle fit à peine quelques pas qu’elle reçoit Collin dans ses jambes. La blonde lâcha un soupir découragé. «Combien de fois je t’ai dit de ne pas te foutre dans mes jambes...» Son regard qui se lovait dans celui du gosse avant de se mettre à sa hauteur. Elle frotta son nez contre le sien. «Tu m’as manquer, morveau...» Le gosse passa ses bras autour du cou de la blonde. C’était réconfortant. Elle se mordilla la lèvre avant d’embrasser la joue de Collin. «Je vais pouvoir recommencer à te garder, maintenant, ok?» Le regard enjoué du petit la fit sourire. [color=green]«J’ai vu ton fiancé. Il est dans ton appartement.»[/b] Le cœur de la blonde se stoppa. Elle prit une profonde inspiration avant de reculer doucement. «Je n’ai pas de fiancé… Et tu sais, que jamais je ne pourrais me divorcer de toi... » Elle sourit amusée, avant de se redresser et d’aller vers son appartement.

Prenant une profonde inspiration, elle glissa sa clef dans la serrure. Elle ne savait pas ce qui l’attendait derrière la porte. Marion, le maquereau? Les émotions se bousculaient. Elle ouvrit la porte, avant de poser son regard sur Marion. Levant les yeux au ciel, elle ferma la porte puis elle posa sur son sac, avant de retirer son gilet. La demoiselle haussa les épaules puis vint se poser sur le fauteuil, en face de Marion. «Ma mère adorait lire entre deux shoots d'héroïne… Ces livres lui appartenaient...» Elle se pencha pour retirer ses baskets. Elle jeta un œil à l’appartement. «Tu verrouillera derrière toi, quand tu auras fini ta lecture. Moi, je vais me laver.» Elle n’avait pas envie de se battre. Pas ce soir. La jeune femme se redressa avant de se rendre dans sa chambre, prenant des vêtements, puis elle alla à la salle de bain.

Il n’y avait plus aucune trace du miroir brisé. Plus rien. Elle lâcha un soupir avant de commencer à se dévêtir. Elle lança la douche. L’eau chaude dégagea de la buée. Sans attendre plus longtemps, elle se glissa sous la douche. L’eau chaude lui fit le plus grand des biens. Un long soupir s’échappa d’entre ses lèvres. Elle n'avait qu’une envie. Finir de se douche et se lover dans le canapé, écouter une série mauvaise et c’était tout. Elle ne voulait pas se battre avec le macabé. Non. Ni même de le regarder dans les yeux. Un goût amer restait. Celui de la gifle, de sa gorge serrée. Un violent frisson l'a parcouru. Qu’allait-il lui faire cette fois?
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Mer 27 Jan - 21:19

Il n’avait pas entendu parler de lui depuis, ni n’avait vu son ombre rôder dans les couloirs, soit que l’homme s’obstinait à éviter le Square de peur de recroiser le mort-vivant, soit qu’il s’était étouffé sur la culotte qu’on lui avait enfoncé au fond de la gorge et pourrissait, depuis, dans le local poubelles de la résidence. Eve travaillait pourtant encore du bassin, preuve irréfutable que l’homme était encore bien en vie.

La blonde entra doucement. Son visage défait avait presque repris ses couleurs habituelles : sa lèvre ne paraissait plus enflée, ses cernes étaient encore noirs et marqués, ses yeux toujours teintés de désespoir. Il retrouva dans son regard la fatigue et l’usure qui se dégageaient déjà d’elle la dernière fois, avant même qu’il ne pose les mains sur sa peau gorgée de désir refoulé. Eve se débarrassa de ses affaires et vint s’échouer en face du trentenaire qui n’esquissa pas le moindre mouvement. Elle considéra brièvement l’œuvre qu’il tenait toujours.

« Ma mère adorait lire entre deux shoots d’héroïne… Ces livres lui appartenaient… »

Il fronça les sourcils et encaissa un vertige comme sa mémoire le forçait à revivre son propre passé. Il n’y avait jamais eu de bibliothèque, dans le mobil-home de son enfance. Les étagères pleines à craquer de beaux ouvrages, les collections complètes, les reliures de cuir, il ne se les était offerts que bien des années plus tard.
Marion n’était pas certain d’avoir jamais vu la jolie Holly, du temps où elle était encore belle, lire autre chose que des torchons de commère à deux sous. Gamin, il avait empilé les quelques livres qui lui appartenaient sous sa table de chevet et les avait abandonné là en quittant le tombeau familial. La Puce avait assez souffert en grandissant sans amour, il n’avait pas voulu lui retirer le peu d’âme qui vivotait dans leur chambre, la priver des pages qui pouvaient lui épargner la misère intellectuelle à laquelle elle était vouée. Ils devaient encore y être, jaunes et couverts de poussière, à moins que le connard de dealeur qui hantait encore les lieux ne s’en soit servi pour allumer ses barbecues. Le mort-vivant les récupèrerait, un jour. Quand on l’appellerait pour lui annoncer que le toit s’était effondré sur le dernier habitant ; ou qu’il se déplacerait pour abréger la misérable vie de cet homme.

« Tu verrouilleras derrière toi, quand tu auras fini ta lecture. Moi, je vais me laver. »

Son ton avait une inflexion triste et monocorde, à croire qu’un musicien s’était amusé à réarranger les notes de sa voix en mineur pour amplifier la détresse qui émanait spontanément d’elle. La jeune femme se releva et fila vers la salle-de-bains comme un fantôme réalisant sa condition. L’éclat terme dans ses prunelles était criant de vérité, la langueur de ses mouvements trahissait son désarroi. Était-ce donc à cela qu’elle ressemblait, sobre ? Quand l’acide et le désir n’embrumaient pas son cerveau et sa réflexion ? Eve était triste et morne comme un saule. Marion ravala une nausée.

Il se leva à son tour en entendant la douche couler, nota au fond de son crâne la page où il s’était arrêté et posa le livre sur la table basse. Le squelette se traîna jusqu’à la salle d’eau et s’y faufila discrètement.

Une buée étouffante planait dans l’air, s’accrochant au miroir, au carrelage mural, à la paroi de verre qui séparait le corps nu de la blonde du reste de la pièce. Marion se déshabilla sans un mot, plia dans un réflexe maniaque ses vêtements et les posa sur le premier meuble venu. Il ouvrit la porte de la cabine et se glissa contre la jeune femme, son torse embrassant le dos féminin. Son épiderme manqua se décrocher de ses os quand l’eau y ruissela. Les femmes ressentaient toujours le besoin de se brûler la peau. Eve cherchait-elle à immoler le souvenir du tatoué qui hantait encore la sienne ?
Il noua ses bras autour d’elle, emprisonnant sa taille, ses gestes crevés d’une douceur qui ne lui ressemblait pas. Marion déposa un baiser dans ses cheveux trempés, resserra sans violence son étreinte pour l’empêcher de s’échapper, de rompre cet instant hors du temps.

« Ton parfum m’a manqué. »

Son odeur, comme amplifiée par l’eau qui cascadait sur son corps frêle, l'enivrait légèrement. Il appuya son menton contre son crâne et ferma ses paupières rongées d’encre.

« C’est peut-être juste toi, qui m’a manqué, confessa-t-il dans un souffle. »
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Jeu 28 Jan - 0:18

26 janvier, 16h14 | 14e étage

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Eve & Marion

L’eau coulait doucement sur son corps. Elle était bien. Elle aimait l’eau chaude qui lui déliait les muscles. L’eau qui l’aidait à oublier tout le mal qu’elle avait subi au courant des derniers mois. L’eau qui coulait sur son visage, sur sa poitrine. Elle passa sa main trempée sur sa chevelure avant de venir sous l’eau. Elle était un peu coupée du monde… Enfin, tant couper qu’elle n’entendit pas ce qui se passait en dehors de la douche, non. Ce fut le vent frais qui la tira de sa rêverie. Son corps se raidit, difficilement. La peur monta à son nez rapidement. Qu’allait-il lui faire cette fois? La forcer sous la douche? Encore? Les mains de Marion se posèrent sur son ventre plat, avant de la ramener contre lui. Le cœur qui battait de plus en plus vite, la blonde ferma les yeux, priant silencieusement pour que ce soit un mauvais rêve… Et pourtant… La douceur dont il faisait preuve était… Déstabilisante. Ses paroles la surprirent… Son parfum… Parfum bon marché que la plupart des putes de ce bas monde portait… Elle n’avait rien de particulier… Elle allait le mentionner, quand il lui cloua le bec.

Eve attendit un instant, comme si elle assimilait la phrase. Son cœur ne s’était pas affolé. Non. Au contraire. Elle trouvait ça étrange, problématique qu’il lui dise ça. Un léger rire s’échappa d’entre les lèvres de la blonde. Elle pencha la tête vers l’arrière, la posant sur l’épaule de Marion. Sa main gauche remonta, venant doucement caresser son masque de camarde. «Tu es d’humeur romantique? Ça ne te va pas Marion. Cesse ce jeu.» Elle prit doucement les mains de l’homme, afin de les repousser de sur elle. Eve se décala un peu, venant prendre son gant de toilette puis le savon. Elle en mit une généreuse quantité avant d’entreprendre de faire mousser le tout, caressant son corps. Elle effectuait des mouvements circulaires. Tout était doux, agréable comme en ce moment. Loin des cris auxquels ils étaient habitués. La belle revient sous le jet d’eau pour se rincer. Elle resta dos à lui. Elle n’avait aucune envie de croiser ses prunelles. Elle se savait encore faible.

«Que fais-tu Marion? T’es venu voir si y’avait pas un autre qui avait marqué ma chair?» Une pique… Pourquoi? Elle laissa un soupire s’échapper avant de s’étirer. Elle avait un peu maigrie. Déjà pas très enrobée, dès qu’elle perdait quelques livres, ça paraissait. La peau sur ses côtes s’étira, dévoilant son xylophone. Elle passa sa main sur sa poitrine avant de regarder Marion. Ses ambres se posèrent dans le regard clair du macabé. «Que veux-tu exactement? Tu débarques chez moi, comme une fleur, en espérant quoi? Que tu as le droit?» Elle secoue la tête avant de venir prendre le shampooing et le mettre dans sa main. Elle commence à masser son crâne en silence. Elle avait mal à la tête. Comme si tout ce qui se passait actuellement venait mettre un étau autour de ses cervicales. Un long soupire s’échappa d’entre ses lèvres alors qu’elle rinçait sa tignasse.

Elle aurait aimé le repousser… Mais inévitablement, elle était attirée par lui. Comme une putain d’aimant. C’était ça leur problème. Se détruire. Enfin, lui il a détruit, parce que personne n'avait encore découvert le point faible de Marion. Personne… et même si la belle Eve tentait de le déstabiliser, rien n'y arrivait. Elle pourrait se faire violer devant ses propres yeux et ça ne changerait rien. Non, elle n’avait aucune importance réelle pour lui. Qu’une poupée de plus dans son ombre. Une de plus à son tableau de chasse. Elle soupira avant de s’approcher de lui. Leur corps nus à proximité. Elle eut l’impression qu’un choc électrique la transperça. Elle posa sa main sur le torse du squelette avant de venir tracer le signe radioactif. «Que veux-tu Marion. Soit un peu humain pour une fois et n’agit pas qu’avec ta queue.» Elle fronça les sourcils un instant avant de soupirer, presque découragée.

«Pardon, j’ai presque oublié que c’était ridicule comme requête... » Elle recula de lui, se collant à la parois de la douche. La belle croisa ses bras sous sa poitrine, replongeant son regard dans celui de l’homme. Elle aurait aimé fondre ses lèvres, lui dire qu’il lui manquait aussi, mais elle avait encore du mal à digérer tout ça. Digérer la gifle monumentale, la main autour de sa gorge… Le fait qu’elle avait été jeté comme une vieille chaussette par Kip… Bref, rien qui ne lui donnait envie de dire à Marion qu’elle avait eu cette sensation de manque… La même sensation que le manque de drogue lui procurait… Cette fois, elle était déterminée… Elle ne le laisserait pas gagner,

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Mar 2 Fév - 2:12

Le grésillement de sa peau sous ses doigts lorsqu’il la frôlait, la mélodie de ses soupirs quand il la prenait, de force ou de gré, la résistance vaine qu’elle déployait en permanence pour ne pas se fondre contre lui, la haine qu’elle lui vouait, proportionnellement à celle qu’elle se vouait à elle-même … Marion s’était déjà habitué à ces petits détails insignifiants. Il en redemandait, et se trouvait étonnamment en manque lorsqu’il n’y avait pas droit. L’idée d’elle, plus que sa personne, lui avait manqué.

Le tatoué ouvrit les yeux en sentant les doigts fins de la jeune femme glisser contre sa joue. Il resserra sa prise autour de sa taille, espérant se fondre en elle si son torse s’enfonçait encore un peu entre ses omoplates.

« Tu es d’humeur romantique? Ca ne te va pas Marion. Cesse ce jeu. »

Il soupira en hochant la tête, juge. Les filles comme elle n’étaient jamais satisfaites. Il y avait toujours quelque chose pour les contrarier : un mot qu’elles n’aimaient pas, un geste trop brusque ou au contraire trop doux, un regard de travers, une pensée qu’elles croyaient mal deviner. Il les connaissait sur le bout des doigts, ces gonzesses-là, puisqu’il les subissait aveuglément depuis vingt ans. Amoureusement, parfois. Il n’aurait jamais pu se satisfaire d’une femme heureuse et épanouie. Par masochisme ou pour trouver une excuse à la violence qui bouillonnait en lui et éclatait parfois à la gueule de ses partenaires, le trentenaire ne cherchait que des gamines comme Eve. D'éternelles rêveuses dont il aimait voir les espoirs se briser contre les murs crasses et inébranlables de la réalité. Sa réalité.

La blonde lui échappa. Eve, comme l’anguille qu’elle était, parvint à se défaire de sa grippe. Elle s’éloigna à peine, mais le vide qui s’imposa entre eux suffit à refroidir le sang du trentenaire malgré l’eau qui l’ébouillantait. Il serra les dents quand elle se détourna, passa ses mains sur son visage et son crâne, la regarda faire alors qu’elle se frottait pour se débarrasser de son toucher. Les bulles de savon irisèrent sur sa peau diaphane.

« Que fais-tu Marion? T’es venu voir si y’avait pas un autre qui avait marqué ma chair? »

L’intéressé haussa brièvement les sourcils. Il ne cherchait pas à trouver les traces des autres hommes qu’elle avait pu voir depuis leur dernière rencontre. Son corps en était trop constellé pour qu’il sache quelles mains avaient agrippé ses chairs gratuitement, par pure passion, et quels doigts les avaient marqués en échange de quelques billets dont elle ne verrait pas la couleur. Il savait que les paumes de Kip s’étaient attardées sur elle un temps. Marion tenta d’effacer l’image mentale qu’il se fit involontairement du gamin et de la jolie blonde. La décharge électrique qu’il ressentit quand les doigts féminins tracèrent des volutes sur son torse chassèrent immédiatement toute pensée parasite.

« Que veux-tu exactement? Tu débarques chez moi, comme une fleur, en espérant quoi? Que tu as le droit? »

Elle était belle, mais elle parlait trop. Trop souvent pour ne rien dire. Sa mère n’avait pas dû lui apprendre qu’il valait mieux se taire lorsqu’on n’avait rien de bien intelligent à cracher. Le squelette n’avait jamais eu droit à ce conseil maternel, lui non plus, mais l’avait deviné par la force des choses. Eve devait manquer l’intelligence de base qui se couplait si bien à l’instinct de survie. Si elle avait été moins suicidaire, elle aurait appris à se taire. En son for intérieur, Marion commençait à penser qu’elle le provoquait volontairement pour qu’il perde patience et lui éclate le crâne contre le carrelage si froid de la douche. Malheureusement pour la prostituée, il n’était pas d’humeur assez chaotique pour mettre fin à ses souffrances à cet instant précis.

« Pardon, j’ai presque oublié que c’était ridicule comme requête…  »

À nouveau elle se recula, dardant des yeux pleins de défi sur lui. Marion hocha la tête de droite à gauche en poussant une longue expiration. Il avait la vague sensation de se répéter lorsqu’il était avec elle. Elle devait se taire, cesser de le gifler, se rappeler qu’il ne la payait pas, lui témoigner le respect de base qu’elle lui devait mais qu’elle peinait à trouver par simple besoin de s’opposer à lui, à défaut de pouvoir tenir tête à celui qui possédait son corps. Le tatoué fatiguait des ritournelles incessantes qu’elle faisait naître dans son crâne. S’il fut tenté de lui demander de fermer sa gueule une nouvelle fois, il se douta bien que la jeune femme n’apprécierait pas. Aussi préféra-t-il l’embrasser. Simplement. Il fondit contre elle, prit son visage en coupe et glissa ses lèvres sur les siennes dans un baiser étourdissant. Il s’accrocha à ses joues, ses cheveux trempés, son souffle, ne rompant le contact que lorsqu’il fut sur le point de perdre le sien.

Doucement, le proxénète posa son front contre celui de la blonde. L’eau coulait encore sur son dos, tentait de nettoyer l’encre qui rongeait son derme. Son corps, bien plus massif que celui de la jeune femme, empêchait la cascade brûlante de l’atteindre. Elle aurait rapidement froid, comme elle reposait contre le mur glacé.

« Tu comprends rien, Evie. »

Il plongea son regard dans le sien, cherchant la haine qu’elle disait ressentir à son encontre. Il sonda, tentant de trouver du dégoût, de la colère.

« Et toi, tu veux quoi ? »
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Mar 2 Fév - 22:37

26 janvier, 16h14 | 14e étage

You'll have to send a strong goddamn wind
Eve & Marion

Elle s’était tut trop souvent la belle blonde. Fermer sa grande gueule. Trop souvent, ses sentiments étaient passés au second plan. Eve, on ne lui demandait pas. On prenait. Jamais on s’était réellement soucié de ses désirs, de ses besoins. Elle en avait beaucoup. Ce manque de tendresse, d’affection qu’elle n’avait poas reçu étant jeune venait la rendre encore plus folle. Si elle avait ressenti son cœur battre quand elle était avec Kip, c’était bien parce qu’il lui donnait de l'affection, de la tendresse qu’elle n’avait pas, ou peu. La belle venait passer une main dans sa tignasse mouillée avant d’imposer une distance entre Marion et elle. Son coeur battait à tout rompre, il pouvait facilement l’entendre… Mais le son de l’eau qui venait buter contre la douche l’en empêchait. Elle avait croisé ses bras sous sa poitrine, reposant son regard dans celui du macabé. Elle ne savait plus où elle en était… Entre ce qui s’était passé avec Kip, leur rupture… Le meurtre… La violence avec laquelle Marion l’avait traité… Bref, elle avait une envie là, maintenant. Disparaître.

Pique après pique. Elle ne cessait pas. La douleur, la haine, c’était comme ça qu’elle arrivait à la faire passer. Elle secoua la tête de nouveau avant de se pencher, prête à fermer l’eau pour sortir, mais elle n’eut pas le temps. Marion vient prendre son visage pour l’embrasser. Doucement. Elle était tellement surprise qu’elle n’avait pas fermé les yeux, fixant le visage de l’homme. Son cœur se mit à tambouriner de plus en plus vite. Merde… Mais à quoi jouait-il? Le cœur et la tête de la belle étaient en désaccord. Sa tête lui disait de le repousser, de lui faire comprendre qu’il n’avait pas ce droit, du moins n’avait plus ce droit. Que maintenant, elle tenait à rester ferme devant lui et à ne plus se plier à ses moindres désirs… Parce qu’autant qu’elle avait aimé les orgasmes perçues avec lui, autant elle les avait détestés. Comme une drogue dure. Le besoin d’en avoir, le besoin de subir des coups de butoirs, aussi violent soit-il.

Sans réellement demander la suite, elle posa ses mains sur les joues de Marion, prolongeant le baiser, se collant à lui. Ses mains glissèrent le long de son cou, caressèrent son torse avant de finir sur ses hanches. Si il avait porté des vêtements, elle les aurait sûrement serrer entre ses doigts pour capturer ce moment, pour ne pas oublier… Que pour une fois, une réelle fois, elle vivait de la tendresse avec Marion Marshall. Le coeur en bouillis, elle leva à peine les yeux, alors qu’il posait son front contre le sien. Elle se pinça les lèvres avant de fermer les yeux. Non, elle ne comprenait pas. Elle était stupide à la limite. Elle tentait de se raccrocher à quelque chose, mais à quoi? Allait-elle réellement lui dire ce qu’elle voulait? Il la trouverait folle, complètement folle, possiblement. Elle avait déjà le coeur en miette, piétiné par la vie… Alors pourquoi se freiner?

Elle remonta ses mains sur les joues de Marion, puis les glissa vers sa nuque. Un frisson la parcouru. Heureusement que la chaleur de l’eau la réchauffait un minimum. Prenant une profonde inspiration, elle ferma de nouveau ses prunelles. Ses pulpeuses se posèrent de nouveaux sur celle du proxénète. Un doux baiser. Chaste et sans arrière pensée cette fois. Le coeur manqua de s’arrêter à plusieurs reprises. Elle garda ses mains sur la nuque du squelette avant de reculer, juste pour séparer leurs lèvres, son nez frôlant le sien. «C’est toi que je veux Marion. Que toi...» Elle vient se mordre la lèvre avant de se rapprocher de lui. Elle remonta une de ses mains, qui caressa le crâne de Marion avant de se coller à lui un peu plus. «Pas que physiquement…»

Elle eut un p’tit rire nerveux avant de fermer les yeux et de mordre sa lèvre. Ça lui avait prit tout son courage pour le dire au proxénète, ce qu’elle voulait… «Mais… Je sais que c’est un rêve égoïste et irréaliste… Alors pour ce soir… J’aimerais juste… Que l’on dorme, coller… Du moins, jusqu’à ce que tu doive quitter pour ton boulot...» Elle retira ses mains de sur lui, avant de se coller de nouveau contre la paroi froide de la douche. Elle ramena ses bras contre elle, tentant de se réchauffer, puis de se protéger… Son regard était fuyant, préférant qu’il refuse, sans la regarder dans les yeux… Parce que dans le fond… Elle était follement, éperdument, amoureuse de l’homme le moins casable de l’immeuble… Et ce qu’elle ressentait pour lui, ce n’était pas la même amour que Kip… C’était plus profonde, plus intense.

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Levine Zelman
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You'll have to send a strong goddamn wind to get rid of me. | Evrion Empty Re: You'll have to send a strong goddamn wind to get rid of me. | Evrion

Sam 27 Fév - 0:18

Il savait déjà ce qu’Eve lui rétorquerait, ce à quoi elle aspirait : le respect, la considération, l’estime … Autant de beaux mots auxquels il n’accordait aucun crédit. Les putes avaient toutes les mêmes besoins, il les connaissait sur le bout des doigts après vingt ans à les fréquenter. Comme toutes les filles qui avaient un jour défilé entre les murs de l’un des clubs, on avait privé la blonde d’une dignité qu’il ne cherchait pas à lui rendre. Marion la préférait telle qu’elle se trouvait aujourd’hui : mordante et brisée. Comme une chienne qu’on aurait trop battu et qui, pourtant, montrait encore les crocs. Pour se rassurer, à défaut de pouvoir intimider.

Les yeux toujours rivés vers ceux de son interlocutrice, le tatoué fouilla davantage en quête du ressentiment qu’elle lui portait. Il ne trouva cependant rien de la haine qu’il aurait dû y lire. Qu’il aurait voulu y lire. Seul le trouble agitait les prunelles de la jeune femme, à croire que son esprit peinait à aligner les mots qui devaient constituer sa réponse. Une insulte serait facile ; une gifle plus radicale. Marion s’attendait à tout sauf au baiser qu’elle lui assena pour le contenter.

« C’est toi que je veux Marion. Que toi… »

Les entrailles du proxénète se tordirent, comme soulevées par la première chute vertigineuse de montagnes russes. Jamais la voix de son amante ne lui avait paru plus douce qu’à cet instant précis. Enroulée de miel et de chaleur, elle l’enserra un peu plus quand elle enfonça le clou en ajoutant :

« Pas que physiquement… »

Tout était donc pardonné ? Il suffisait d’un baiser pour effacer leur dernière rencontre ? Pour qu’elle oublie ses mots trop durs, ses gestes trop violents, ses mains dans ses cheveux pour la maintenir en place et sur sa gorge pour l’empêcher de se soustraire ? Pour qu’elle oublie qu’elle l’avait provoqué ? La mâchoire du tatoué se crispa quand elle échappa un petit rire. Le tintement cristallin se répercuta en écho sur le carrelage glacé de la douche, amplifiant légèrement, devenant plus beau qu’il ne l’était. Les paupières closes, les traits lisses, Eve semblait en proie à un étonnant soulagement. À croire que cette vérité lui avait brûlé les lèvres trop longtemps pour être encore tue. Son corps parut moins crispé, moins réticent à la présence néfaste du squelette. Quelque chose n’allait pas chez cette fille. Ce n’était pas son manque d’égo, l’absence crevante d’un instinct de survie, ni les envies suicidaires qui émanaient d’elle à longueur de temps ; c’était son être tout entier, de son esprit à son âme, qui boitait.

« Mais… Je sais que c’est un rêve égoïste et irréaliste… Alors pour ce soir… J’aimerais juste… Que l’on dorme, coller… Du moins, jusqu’à ce que tu doive quitter pour ton boulot… »

Elle se détacha lentement pour prendre du recul. S’il n’y avait eu le mur pour la retenir, la blonde se serait certainement volatilisée dans les airs après s’être livrée de la sorte. Marion fut reconnaissant à la paroi de douche de l’ancrer dans la réalité et de l’empêcher de fuir. Il suffisait déjà bien assez que son regard mordoré refuse de croiser le sien.

Doucement, il attrapa le menton de la jeune femme entre son pouce et son index pour la forcer à relever le nez. Les sourcils froncés, l’air sérieux, ses orbes glauques se promenèrent lentement sur son visage si doux. Quelques secondes passèrent dans le plus grand des silences avant qu’il ne pousse un soupir en lâchant prise. Il se pencha pour réclamer ses lèvres. Le contact brûlant de sa bouche contre la sienne, de sa langue qui retrouvait son homologue, lui tira un frisson de satisfaction. Il ne brisa l’échange que pour reprendre son souffle et sussurer :

« T’es mignonne. »

Marion ponctua ses mots d’un baiser rapide avant de se reculer. Il sortit de la douche sans attendre, attrapa la première serviette qui se trouvait à sa portée et entreprit de se sécher. Le tissu éponge, rendu rêche par les lavages qu’il avait dû subir, lui arracha presque la peau. Les chairs si douces et si tendres de la blonde lui parurent plus agréables encore en comparaison quand il noua le papier de verre autour de sa taille.

« Je travaille pas, ce soir, lança-t-il en passant une main sur le miroir pour le débarrasser de la buée qui s’y était accumulée. »

La surface réfléchissante ne resta pas dégagée bien longtemps. La chaleur poisseuse et étouffante qui régnait dans la salle-de-bains eut tôt fait de recouvrir la glace, effaçant l’image du mort-vivant. Il pivota sur ses talons pour faire face à la cabine où Eve prenait racine. Il s’appuya sur le meuble du lavabo, croisa les bras sur son torse et avisa son amante. Ils auraient toute la nuit, si elle le désirait. Puisqu’elle le désirait.
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You'll have to send a strong goddamn wind to get rid of me. | Evrion Empty Re: You'll have to send a strong goddamn wind to get rid of me. | Evrion

Sam 27 Fév - 1:50

26 janvier, 16h14 | 14e étage

You'll have to send a strong goddamn wind
Eve & Marion

Elle a tout déballer, la blonde. Ça sortit comme un torrent. Impossible à retenir cette fois. Pire, elle aurait pu lui balancer qu’elle l’aimait. Un je t’aime pur et dur. Mais elle avait tourné les phrases. Elle avait besoin de lui, c'était assez évident. Le froid de la paroi de la douche la tira de ses rêveries. Elle avait peur qu’il fuit, qu’il se foute de sa gueule, mais non. Rien. Il s’approcha d’elle, l’embrassa avec une douceur dont elle ne pourrait… Jamais réellement s’habituer. Trop peur de voir tout ça disparaître. Elle ramenait ses bras contre elle, comme si elle tenait à se protéger, à créer une sorte de carapace… Non. Le contact de la peau de Marion contre la sienne la tira de sa léthargie. Le cœur qui palpite, le myocarde qui veut sortir de sa cavité. Elle a peur tout à coup, mais le baiser est doux et tendre. Leurs langues qui dansent l’une contre l'autre, l’envie de mourir là, dans ses bras. Sous ses paumes. Elle reprend son souffle quand il brise le silence. Un mur. C’est ce qu’elle vient de frapper. Comme si… Tout à coup, il se foutait d’elle. Comme si tout à coup, il se foutait un peu d’elle. T’es mignonne. Ça résonne dans sa tête. Elle réceptionne l’autre baiser avant de le laisser sortir. Sa main qui se glisse vers sa nuque. Ses émeraudes qui se plantent sur Marion. Comment faisait-il pour être autant… Serein? Elle grimace avant de rougir quand il lui mentionne qu’il a toute la nuit. Elle frémit. Son corps finit par se mettre en mouvement. Elle ferme l’eau avant de sortir, attrapant une autre serviette. Elle s’y enroule. Elle ne comprend toujours pas. Perdue.

Doucement, elle vient relever son visage, se posant face à Marion. Sa main qui se pose sur la serviette de Marion, son corps qui se colle au sien, tel un aimant. L’Attraction, ce besoin d’être tactile avec lui. «Donc… Tu restes pour la nuit?» En fait, il pouvait rester autant de temps qu’il le voulait, qu’il le désirait. C’était que de ça qu’elle avait de besoin. Elle se mordit la lèvre avant de baisser la tête, souriant. «Merci...» C’est tout ce qu’elle trouva à dire. Son corps recula, se dirigeant vers la porte pour sortir. L’air frais envahit la pièce, lui arrachant un frisson. Tout son corps se raidit alors qu’elle venait à sa chambre. L’odeur de sexe nauséabon avait disparue et elle avait enfin retrouver un semblant de vie. Une jolie chambre de demoiselle. Rien qui ne laissait présager qu’elle était une pute. Son coeur se mit à tambouriner. Devait-elle se vêtir ou simplement… Restée nue? Elle se mit devant son miroir, avant de venir prendre ce peignoir en soie bleutée. Elle le passa, nouant fermement la ceinture autour de sa taille puis elle remonta ses cheveux humides dans un chignon afin qu’ils ne soient pas dans son chemin. Elle n'en revenait pas. C’était comme un rêve. Prenant son courage à deux mains, elle ressortit de sa chambre pour le voir, toujours présent. Un sourire niais qui se fends sur son visage alors qu’elle retourne à la salle de bain, suspendant sa serviette. L’air reste lourd, chargé d’électricité. Elle revient à la cuisine, attrapant deux bières dans le frigo. Elle en ouvre une facilement, la tendit à Marion, puis elle vient ouvrir la sienne. Elle ne comprend pas ce qui se passe…

«J’ai l’impression de rêver… Que… C’est pas réel tout ça...» Elle fronce les sourcils avant de venir se laisser tomber mollement sur le fauteuil. 1 seule personne pouvant s’asseoir sur cet emplacement. Elle vient prendre une gorgée de sa bière, puis elle fixe le vide. C’est donc ça la sobriété? Voir plus clairement? Elle qui avait toujours embrumée ses pensées avec quelques substances, se retrouvait à la merci de ses démons. «Je n’ai pas bossé depuis...» Leurs dernières engueulades, depuis qu’il lui avait violacé la peau assez fort pour que ça perdure. Elle baisse les yeux puis elle revient prendre une gorgée. «Mais ça… Tu dois t’en foutre en faites…» Elle a un léger sourire avant de repousser une mèche de cheveux qui tombe sur ton visage puis elle le fixe. «J’ai peur de rêver et que demain… Tu regrettes d’être resté… Et que… Enfin… Je sais que ce n’est que pour ce soir.» Eve, douce Eve. La blonde ferme les yeux, sentant la panique qui grimpe. L’angoisse même. Celle qu’elle chassait habituellement avec une bonne ligne de cocaïne ou une bonne ectasy. Elle posa sa bière sur la table, avant de ramener ses jambes contre elle, les entourant de ses bras pour calmer ses angoisses.


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