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Levine Zelman
Levine Zelman
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Occupation : Alcoolique à temps plein et graffeuse. Accessoirement barmaid incompétente se rêvant artiste.
Statut Civil : Célibataire, une rupture récente et douloureuse coincée dans la gorge.

In order of disappearance. | Cora Empty In order of disappearance. | Cora

Ven 15 Jan - 14:09

14 janvier, 18h30

In order of disappearance.
Cora & Marion

Marion, agacé, répéta une troisième fois la référence de bouteille qu’il cherchait désespérément depuis plusieurs minutes. Le vendeur, un petit con frôlant la vingtaine, engoncé dans un t-shirt d’adolescent prépubère des années quatre-vingt-dix, le fixait avec toute l’intensité d’un merlan frit, comme s’il cherchait à trouver un sens à sa demande. Il roula ses billes vides d’intelligence vers le rayon des alcools sans qu’aucune autre partie de son corps ne bouge. Plusieurs longues secondes passèrent dans l’immobilité la plus complète avant que l’homme ne s’anime à nouveau. Il reporta son attention sur le mort-vivant qui lui faisait face et, haussant les épaules, baragouina :

« Nahçaonnapa.Ot’choz? »

Il fallut une fraction de seconde au proxénète pour décrypter les sons inintelligibles qu’on venait de lui cracher à la gueule. Le hochement de tête négatif de son interlocuteur l’aida à comprendre.

« Non …?
- 'kay. »

Marion se retint de lui demander de vérifier dans leurs stocks s’ils n’avaient pas de quoi satisfaire sa recherche. Il attendit patiemment que le type retourne à ses occupations - visiblement battre son record à dieu-savait quel jeu mobile parfaitement inutile mais merveilleusement chronophage - pour reprendre sa contemplation inutile de la sélection bon marché de l’épicerie. Il attrapa finalement un rouge logé entre des bières au goût de pisse et des vins peu engageants dont le bouchon se dévissait, signe incontestable d’une piquette. Stew s’en contenterait. S’il avait eu le temps, il se serait arrêté chez un vrai caviste, acheter une vraie bouteille. Mais le tatoué avait traîné, quelque part entre la sortie matinale du chien, à quinze heures, et la visite conjugale à sa chère et tendre pour acheter la paix des ménages.

Un lourd soupir passa la barrière de ses lèvres alors qu’il se traînait jusqu’aux caisses. Réfugié derrière son comptoir, le gamin décérébré qui ne parlait pas le même anglais que lui s’acharnait à ignorer une cliente qui tentait d’acheter de quoi tenir la soirée. Marion glissa la bouteille sous son bras, enfonça ses mains dans ses poches et prit son mal en patience en dévalant sans gêne aucune les courbes de la demoiselle dont il n’apercevait que l’arrière.
Quand sa patience s’usa, c’était dire après une poignée de secondes, il passa devant la gosse, claqua son emplette sous le nez de l’épicier, pointa du doigt les bonbons dans son dos et demanda qu’on ajoute à son maigre panier quelques sucreries criantes de nostalgie. Le vendeur mit un temps fou à s’exécuter, lui laissant tout le loisir de lancer un regard en coin à la brune qu’il venait de dépasser.

Ses sourcils se froncèrent en apercevant le profil de la jeune femme. Son cerveau ouvrit à la hâte une dizaine de tiroirs dans le vain espoir de trouver le souvenir dans lequel il l’avait déjà rencontrée. Son nez, ses yeux noirs, la courbe de ses lèvres, l’angle de sa pommette, chaque détail de son visage lui était familier. Il pivota légèrement dans sa direction et la jaugea gravement, l'air inquisiteur.
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Jeu 21 Jan - 14:37

14 janvier, 18h30

In order of disappearance.
Cora & Marion

C’est pas coutume qu’elle débarque ici, la Cora, trop habituée à aller emmerder l’épicier clandestin au dixième. Mais ce soir, pour la première fois depuis un bail, il affiche fermé, de quoi l’avoir rendu perplexe un temps avant qu’elle ne se décide enfin à venir ici. L’épicerie officielle, celle où elle n’a encore jamais mis un seul pied jusqu’à aujourd’hui. D’apparence, il est plutôt clair que ça fait mieux, plus présentable, moins bordélique. Mais pourtant, le jeune vendeur semble à l’ouest, lent et paumé. A son instar, elle flâne dix bonnes minutes dans la petite supérette, ne sachant même pas sur quoi s’arrêter pour ce soir. Bien qu’elle sache que ça finira très certainement comme d’habitude, avec des cochonneries. Parce que c’est une flemmarde, la Turner, qui la plupart du temps ne cherche pas à se faire des plats, mais à les commander ou à aller les chercher tout prêt. Bien souvent, c’est Jules qui se tape la cuisine dans la coloc, parce que c’est certainement pas sur Romeo qu’il faut compter là-dessus non plus. Elle finit donc par rejoindre la caisse, une boîte de malbouffe déjà prête et n’attendant plus que d’être réchauffée ainsi qu’une bouteille de coca, mais elle observe derrière le caissier apparemment blasé de voir du monde s’promener dans les parages, l’oeil attiré par des sucreries superflues. Mais rien qu’à voir l’amabilité évidente du vendeur, elle se retint de demander autre chose de plus, déjà qu’il ne semble pas comprendre un traître mot de ce qu’elle peut lui dire. Soupire qu’elle laisse échapper, et elle se retrouve d’un coup dépassée par une carrure imposante. L’bonhomme fait bien trois têtes de plus qu’elle, ce qui a pour conséquence qu’elle se sente minuscule dos à lui, mais pas pour autant moins mécontente. Son regard s’intensifie, et elle daigne finalement lever les yeux avant de s’arrêter net en le reconnaissant immédiatement. Pas bien difficile de le faire, ouais. Encore moins lorsqu’il pivote légèrement pour lui lancer un coup d’oeil. Merde. C’est un mélange explosif d’émotions qui se propage en elle au même instant, partagée entre l’envie de l’étrangler jusqu’à ce qu’il perde connaissance et le fait de savoir qui il pouvait être, et de ce dont il était capable. Elle a toujours tout fait pour l’éviter avec minutie, peu excitée à l’idée de le recroiser. Qu’est ce qu’il pouvait bien foutre ici, d’ailleurs? Peu importe, l’insistance de son regard la démange autant qu’il la dérange, et dans un élan un peu suicidaire, elle prend la parole. “Tu veux peut-être un sourire colgate pour continuer ton inspection?” demande-t-elle, narquoise. Dans le fond, la brune sait qu’elle aurait simplement dû fermer sa grande gueule et prendre la fuite, mais ce n’est pas dans ses habitudes d’agir ainsi, même lorsque la peur se creuse dans ses entrailles.
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Ven 22 Jan - 13:45

Il la connaissait, il en était certain. D’une ancienne vie, d’un rêve, de la soirée du nouvel an, d’une baise rapide dans les toilettes d’un rade quelconque ? Sa mémoire constamment embrumée d’alcool lui jouait des tours à cet instant précis. Elle força malgré tout de nouveaux verrous, fouinant plus profondément dans les souvenirs, cherchant un indice, une bribe, un rien qui lui permettrait de rattacher le minois à une situation. Marion n’avait que peu d’espoir de retrouver son prénom ; il ne s’embarrassait généralement pas de tels détails, son esprit étant déjà assez pollué par les noms de scène des danseuses qu’il se forçait à retenir pour mieux pouvoir les pointer du doigt lorsqu’il leur hurlait dessus, mieux pouvoir leur retirer leur identité et leur dignité.

Le squelette toisa la gamine avec curiosité, plantant ses prunelles glauques dans les siennes, tentant de percer le secret de leur rencontre à travers ses grands yeux chargés d’émotions contraires. Son air troublé lui cria distinctement qu’elle le reconnaissait. Elle ressemblait à certaines de ses filles, avec son teint souffreteux, son air de petite merdeuse révoltée et ses lippes trop pulpeuse. Les gosses de son âge avaient toutes les mêmes lèvres depuis quelques années : gonflées à l’extrême, de véritables bouées de sauvetage accrochées au bas du visage. À croire qu’elles fréquentaient le même centre d’esthétique qui leur injectait de quoi repulper leur bec selon un modèle unique de beauté. Elles finissaient avec la même bouche de suceuse que leur voisine. Une gueule comme la sienne, Marion en voyait défiler tous les mois dans ses clubs.

Une ou deux secondes passèrent avant qu’elle ne s’agace de l’analyse minutieuse qu’on faisait d’elle.

« Tu veux peut-être un sourire colgate pour continuer ton inspection? »

Un soupir amusé secoua les épaules du tatoué. Il lui rendit un peu d’intimité en se tournant vers le vendeur qui terminait de pianoter sur sa caisse. La maigre douloureuse fut annoncée d’une voix monocorde, les lettres entre les lèvres de l’épicier s’entrechoquant les unes avec les autres pour créer un mélange informe de sonorités vaguement anglaises. Marion fouilla la poche intérieure de son blouson pour en tirer un portefeuilles en cuir abîmé. Il déposa un billet sur le comptoir et pointa du doigt le repas du soir de la brunette.

« Rajoute ça. »

La politesse n’était pas de mise, l’amas vaguement humain qui lui faisait face n’en avait de toute manière pas besoin. Le regard apathique du type se traîna avec une lenteur irritante sur la sélection de la jeune femme. Il haussa les épaules et tapota les touches avant d’encaisser les deux paniers.

Marion récupéra sa monnaie, enfouit les bonbons dans ses poches et attrapa sa bouteille en claquant un sourire amer. À nouveau il considéra la jolie brune.

« Un merci, en plus du sourire ? Il esquissa une large grimace carnassière puis clappa sa langue fendue contre son palais. Rafraîchis-moi la mémoire, Sweetie. Où est-ce qu’on s’est croisés, toi et moi ? »
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Mar 2 Fév - 18:33

14 janvier, 18h30

In order of disappearance.
Cora & Marion

Il détonne dans le décor, le proxénète, avec ses nombreux tatouages et son air de gars malhonnête collé à la gueule. Et elle se retrouve étonnée lorsqu’il se met à sourire, commence à se tendre même quand il lui tourne le dos pour remettre son attention vers l’épicier derrière son comptoir. C’est à ce seul instant qu’elle se permet de souffler, toujours ahurie qu’il n’ait pas encore attenté à sa vie. S’il y a bien une chose qu’elle n’aurait jamais imaginé venant de lui, c’est qu’il reste de marbre ainsi. Pire, elle se demande s’il n’y a pas quelque chose qui cloche réellement avec lui alors qu’elle le voit désigner ses petites emplettes pour les mettre sur sa note. Pas possible. Est-ce le calme avant la tempête? S’adonne-t-il là à un jeu machiavélique, jouant le gentil pour mieux pouvoir la torturer après? Son cerveau quelque peu fatigué de la journée se fait un malin plaisir à imaginer toute sorte de scénario alors que l’homme continue d’agir avec nonchalance. Peut-être ne se souvenait-il même pas d’elle, finalement. Si tel est le cas, elle espère que ça continuera ainsi et qu’elle n’aura pas à plaider sa cause pour rester dans ce bas monde, ou tout au moins pour terminer sa soirée chez elle, au chaud, sans encombre. La jeune Turner songe même à prendre ses bidules vite fait bien fait pour déguerpir d’ici encore plus vite qu’elle n’était arrivé, mais c’est chose plutôt improbable au vu des circonstances. Et le tatoué ne laisse pas vraiment le temps à la brune de trop y réfléchir qu’il paie, reprend ses propres achats et se retourne vers elle. Cora déglutit avec difficulté, priant tous les saints possible pour qu’il n’ait pas le déclic la concernant. Un merci en plus du sourire. Ça ne la fait pas rire, la gamine, mais elle esquisse quand même son plus beau et faux sourire banane en attrapant sa boîte et sa bouteille. “Merci…” souffle-t-elle, pleine d’espoir de pouvoir repartir chez elle. Mais c’est bien sûr sans compter sur lui, qui lui pose finalement la fameuse question fatidique. Intérieurement, c’est la panique qui prend possession d’elle et qui s’insinue dans ses veines, mais elle ne laisse rien transparaître, et sort la première chose qui lui passe par la tête. “On est dans un immeuble, tout le monde se croise tout le temps. Sûrement que tu te souviens de moi parce que j’suis plutôt jolie,” fait-elle avec sarcasme tout en haussant les épaules, espoir vain qu’il se contente d’acquiescer et de passer à autre chose.
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Jeu 1 Avr - 0:24

Marion capitulait, ses souvenirs refusant pertinemment d’accrocher le joli minois à un événement passé. Il était pourtant sûr de son instinct, sûr de l’avoir déjà vue ailleurs qu’au détour d’un couloir, sûr de ne pas la confondre avec une autre, quand bien même elle ressemblait à toutes les poufiasses de seize à vingt ans qui couraient les rues à l’heure actuelle. Une fraction de seconde, son esprit dériva vers la Puce, qui ne ressemblait à aucune autre avec sa frange épaisse, ses cheveux en bataille, ses taches de rousseur et son corps maigrelet. Qu’elle était loin des critères actuels de beauté des gamines de son âge, avec son air de Mia Wallace, comme elle se plaisait à en rire. Il la préférait pourtant mille fois ainsi : simple et belle comme le monde. Comme Holly, du temps où elle était encore jolie.

« Merci… »

La gamine se fendit d’un sourire si grand et si faux qu’elle manqua s’en rompre les zygomatiques ; le proxénète fut presque capable de compter le nombre de caries qui crevaient ses dents du fond tant elle força la grimace. Elle l’agaça quelque peu, lui donna presque envie de lui coller une gifle-réflexe pour lui faire perdre sa risette. Il plissa les paupières pour garder le contrôle et ficha ses prunelles glauques dans celles, bien trop effrontées, de son interlocutrice.

Elle ramassa sagement ses affaires, sans se faire prier davantage, et rétorqua :

« On est dans un immeuble, tout le monde se croise tout le temps. Sûrement que tu te souviens de moi parce que j’suis plutôt jolie. »

Pour sûr, le Square bouillonnait tant, constamment, qu’on ne pouvait pas prétexter ne pas connaître ses voisins, au moins de vue. Tous les visages n’étaient pourtant pas familiers, et Marion, peu physionomiste, ne prenait pas la peine de se remémorer les traits de la moindre donzelle qui lui passait sous le nez. Sans doute les chevilles enflées de la brune lui avaient-elles tant tapé dans l’œil la dernière fois qu’il l’avait entraperçue au détour d’un couloir que son image s’était gravée à jamais dans sa mémoire.

« C’est certainement pas pour ta modestie étouffante que je me rappelle de toi, souffla-t-il, désabusé. »

Elles avaient changé, les gamines d’aujourd’hui, et il n’était pas sûr d’aimer ce qu’elles étaient devenues.

Le trentenaire se pencha un peu vers elle, sondant son visage en quête d’une réponse qui ne vint pas. Il se redressa, bredouille, enfouit sa main libre dans la poche de son cuir et haussa les épaules. Tant pis. Tant pis pour sa frustration, tant pis pour sa mémoire qui refusait de faire les bonnes connexions. Il tourna les talons sans autre forme de procès et fit quelques pas vers la sortie, songeant qu’elle devait simplement lui rappeler l’une des filles qu’il payait une misère pour se frotter aux barres métalliques du Naughty et se trémousser sur les cuisses des clients. L’illumination le frappa lorsqu’il retrouva les couloirs de l’étage. Il s’immobilisa brusquement, à deux pas de l’entrée de l’épicerie, ses pupilles se dilatant légèrement, le tiroir dans lequel était enterré le souvenir de ce beau minois lui sautant presque à la gueule. Marion pivota sur lui-même avec une lenteur excessive pour faire face à la petite échoppe. Le corps frêle de la brune se découpait dans l’encadrement de porte, comme une photographie dans son cadre. Il retint un sourire carnassier, coinça la bouteille de rouge sous son coude et chercha de sa main libre son paquet de cigarettes dont il tira une dose de cancer des poumons en attendant que la gosse daigne le rejoindre. Son briquet claqua, une odeur asphyxiante de tabac enfuma immédiatement l'air.
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